Le nouvel évêque d’Arras fait face à l’hostilité et aux difficultés.
Charles La Tour d'Auvergne-Lauragais (de) (Auzeville-Tolosane, 1768/1851)Belle et intéressante lettre de Mgr de La Tour d'Auvergne-Lauragais, nouvel évêque d'Arras, écrite après le Concordat, qui doit faire face l'hostilité de certaines personnalités en dépit de l'amour que lui porte la population de la ville. Il lui fallut réorganiser un diocèse comptant autant de prêtres réfractaires que de constitutionnels dont il était le plus jeune d'entre eux. "Je ne sais, Monsieur, si Mr Portalis est convaincu que j'ai beaucoup à souffrir à cause du p. Il n'y a de démarches secrètes qu'il ne fasse pour me contrarier. Il semble que ce soit un besoin pour lui de s'opposer à tout ce qui a trait à la religion [...]. Mon succès et le suffrage général que j'ai obtenu sont un crime, on enrage de me voir si généralement aimé. Toute la société des amateurs de la ville m'a donné une sérénade la veille de ma fête (St Charles) et a fait de la musique à l'église le dimanche suivant ; on ne me pardonne pas d'avoir mérité cette galanterie". Il demande l'appui de Portalis et surtout du Premier Consul. "Je ne me plains pas de la ville. J'y suis trop aimé. C'est au point d'être esclave des usages que je me suis imposé, car si je ne parais pas à une grande messe un dimanche, ma porte est assiégée de gens qui me croyaient malade. C'est assurément bien agréable pour moi, mais d'un autre côté, avoir à faire à des gens qui haïssent la religion, et qui ont dit à table, qu'il fallait nous faire faire assez de sottises pour que le gouvernement se repente d'avoir rétabli la religion ; avoir à faire à des personnes qui se conduisent conséquemment à le dire, c'est je l'avoue bien terrible [...]".
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