Le roi Charles IX s’assure la loyauté des grands princes du Royaume.
Charles IX (Saint-Germain-en-Laye, 1550/1574)Intéressante lettre du jeune roi Charles IX, écrite lors du grand tour de France qu'il fit avec sa mère, la reine Catherine de Médicis, affirmant s'être attaché la loyauté de Jeanne d'Albert et des grands princes du Royaume.
« [...]. Je vous ay bien voulu faire ceste depesche pour vous avertir comme je suis depuis hyer arrivé en ceste ville [Blois] pour adviser de l'estat de mes finances et plusieurs autres choses très nécessaires pour le bien et soulaigement de mon Royaume qui est Dieu mercy du tout en paix et repoz et le sera encore davantaige à l'advenir moyennant le bon ordre que j'espère y donner. Dequoy je seray bien aise que vous donnez souvent adviz aux Roy et Royne Catholiques [Philippe II et Elisabeth de France] mes bons frère et soeur, affin que si on leur avoit voulu faire entendre quelque chose au contraire ils puissent congnoistre par ce que je vous escriptz et l'assentiment que je vous en donne que tout le reste ne sont que mensonges. M'estant desja la Royne de Navarre ma tante [Jeanne d'Albret], mon cousin le Prince de Navarre son filz [le futur Henri IV], mon cousin le Prince de Condé et plusieurs autres seigneurs venuz trouver et y devant aussy bientost arriver mon cousin le cardinal de Lorraine et ses frères, et semblablement les mareschal de Montmorency et admiral et tous tant qu'ils sont ne tendent à autre but que à me bien obéir, ayant cherché d'eulx bien voulu au retour de ce myen long progrez me venir baiser la main. Au demeurant je vous envoye ung petit extraict de nouvelles et adviz que j'ay euz du costé d'Italye touchant la négociation que ung seigneur qui est allé ces jours passez en Espaigne doibt proposer au Roy Catholique mon bon frère ». Il a fait chiffrer le document et le lui adresse afin qu'il prenne part à la négociation, mais lui demandant de le faire « sans grand bruit » et « suyvant vostre accoustumée prudence ».
Vendu