Le prix Femina Serge Groussard parle longuement de ses romans.
Serge Groussard (Niort, 1921/2016)Belle et longue lettre de Serge Groussard sur la publication de ses romans. Il a reçu très tardivement la lettre de Sabatier et espère qu'il ne sera pas trop tard pour que son mot soit intégré dans les Nouvelles Littéraires. "Je m'excuse de sembler vous contredire, mais je suis très exactement LE SEUL romancier qui ait eu en cette année 1958, d'une part un tirage "club", "livre de poche" ou quoi que ce soit, d'autre part un tirage normal, d'un même roman paru dans l'année. Aucun autre auteur n'eut deux tirages distincts dépassant chacun cent et quelques exemplaires d'un roman inédit. II/ La Passion du Maure [roman qui paraitre en 1960] : j'avais dit cela à M. Esménard dès l'été passé et le lui ai répété à l'automne. La Passion a paru déjà, ô honte, en bandes dessinées, dans France Soir et en feuilleton dans France Dimanche. C'est une énorme chose qui aura un gros tirage initial, et qui fera partie, je l'espère, de mes "romans à films", comme je dis. La Passion sortira 6 ou 7 mois après Quartier Chinois. C'est chez moi une coutume, en dehors de mes années passées à courir l'aventure. Et cela ne m'a jamais gêné le moindrement dans les ventes. Deux romans par an ne fatiguent pas plus mon public que ne le font deux ou trois romans de Simenon, de Saint-Laurent ou de Kessel. Les chiffres sont là. Voyez par exemple la régularité des Kessel, des Vialar même, et pourtant celui-ci, avec 4 et 6 romans par an, tous énormes et sans rapports entre eux, passe la mesure. Non, ce qui est incontestable, c'est que La Belle Espérance et Quartier Chinois eussent dû être plus espacés. Mais "La Passion du Maure" est un ouvrage tout à fait différent. Genre : roman historique, de cape et d'épée ; Renaissance, amours et complots [...]. Ce que je veux faire - et ce dont je dois reparler avec M. Esménard et vous - c'est une série de romans assez brefs, avec un héros - ou plutôt + une héroïne - toujours là de livre en livre ; une série de parutions régulières, une collection à "gros public" mais d'écriture, de présentation, soignées, sans vulgarité et de bon ton. S'il n'y avait eu ces ombres entre les Gallimard et moi, je devais déjà l'an dernier lancer cela chez eux [...]".
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