La petite vérole de la Grande Mademoiselle
Très laide, la Grande Mademoiselle fut surtout courtisée pour sa fortune, la plus importante du royaume. Indépendante et d’un fort caractère, elle s’opposa aux vues que Louis XIV et son père Gaston d’Orléans voulaient lui imposer. La « petite vérole » qu’elle évoque sans pruderie dans cette lettre, prouve au moins que certains s’y sont essayés avec succès. Peut-être un souvenir de Lauzun, le seul pour qui elle éprouva un véritable amour.
Anne-Marie-Louise d’Orléans (1627/1693), « la Grande mademoiselle », fille de Gaston d’Orléans et cousine de Louis XIV.
Lettre autographe signée à « Votre Altesse Royale ». Paris 16 décembre.
« Je resus avec beaucoup de joie les temoignages de bonté que votre altesse royale me témoigne sur ma petite vérolle puisquelle me fit lhonneur de man demander des nouvelle je luy diré que jamais il nia eu unne maladie si heureuse je nay eu la fièvre que les trois jours avant quelle sortit car depuis je me suis portée si bien que je nay pas seulement eu de mal de teste jan aves contre vingt grins au visage lesquels ne mont point marquee du tout mesme je ne suis plus rouge et il mont fut mesme tout contrere cavec otres car depuis que jay eu simal jay ete plus palle que je ne fus jamais jay bien peur de me randre inportune a votre altesse Royalle de lantretenir si lontans de mon mal et de sa suite mes comme elle mest favorable et que vous demande par atout ce qui me touche set se qui me donne la liberté et de renouveler à votre altesse Royalle les protestations de mes obéisant etant
Votre très humble et très obéissante servante
Anne Marie Louise Dorleans
Si joses je suplires votre altesse royalle de me fere lhonneur de manvoier son portret elle sest combien il me seret cher et combien je souhete de lavoir ».