La Commune de Paris remercie Agar au début de la semaine sanglante.
Le 6 mai 1871, le gouvernement de la Commune organisa un concert aux Tuileries, au profit des veuves et des orphelins des Fédérés, et sollicita de la Comédie-Française le concours d'une artiste pour réciter La Marseillaise. Edouard Thierry, alors administrateur et gardien du Théâtre-Français, conseilla à Mme Agar d'accepter… Prise entre deux feux, à un moment de basculement historique, elle se contentait de répondre invariablement : « Je suis partout où je puis être en aide aux malheureux. » Il n'en fallut pas plus pour que sa situation devint impossible à la Comédie-Française qu'elle quitta en 1872.
Cette poignante lettre de remerciements de la Commune de Paris, sous la plume de Joseph Rousselle "directeur des ambulances de la République Universelle", écrite la veille du déclenchement de la semaine sanglante, a sans doute eu un parfum amer pour Agar. "Au nom des veuves et des orphelins de ceux qui sont morts pour la République, et au nom de tous les vrais républicains, je vous remercie de votre concours tout désintéressé aux trois grands concerts donnés au Peuple, dans le Palais des Tuileries, les 18, 21 et 28 floréal. Tout en affirmant de nouveau votre admirable talent, vous avez fait preuve de courage civique et de bon coeur. Grâce à vous, les salons de la monarchie, peu habitués aux dures vérités, ont retenti des vers de Hugo, de Barbier et d'Hégésippe Moreau. Et cependant, le canon de Versailles accentuait chacune de leurs strophes. Puissent ces souvenirs vous être chers comme ils le seront au coeur de tous les Parisiens qui traversent ensemble les rudes épreuves de notre Révolution sociale". Le colonel gouverneur des Tuileries et du Louvre ajoute 3 lignes de remerciements.
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