L’impératrice Amélie du Brésil écrit à la reine Marie-Amélie
Amélie de Leuchtenberg (Milan, 1812/1873)Charmante lettre de l'ex-impératrice du Brésil, alors duchesse consort de Bragance à la reine Marie-Amélie, principalement consacrée au mariage du duc de Montpensier [Antoine d'Orléans (1824/1890), fils de Louis-Philippe et Marie-Amélie] avec l'infante d'Espagne [Louise-Fernande de Bourbon (1832/1897), fille de Ferdinand VII], mariage qui fut célébré le 10 octobre 1846.
"J'ai eu bien du plaisir à recevoir la lettre de Votre Majesté et je m'empresse de la féliciter sur le mariage du Duc de Montpensier avec la jeune Infante Louise Fernande, qu'on dit charmante et qui, j'espère, fera le bonheur du Duc et augmentera ainsi celui de toute la bonne et noble famille à laquelle elle appartient à présent. Je vous prie, Madame, d'offrir au Roi mes sincères félicitations à cette occasion de même qu'à Mme Adélaïde et au Duc de Montpensier [...]. La dernière lettre de Francisca [sa belle-soeur Françoise "Francisca" de Bragance (1824/1898), princesse du Brésil, épouse du prince de Joinville, fils lui aussi de Louis-Philippe et Marie-Amélie] du 2 octobre me parle de toute sa joie dans l'attente de l'arrivée de Joinville et par votre lettre du 13, Madame, j'apprends qu'il est heureusement de retour à Paris depuis le 5, je conçois leur bonheur réciproque que les 2 charmants enfants qu'ils possèdent doit rendre si parfait." Elle évoque ensuite ses préoccupations pour sa soeur Eugénie (qui décèdera peu après, en 1847, à l'âge de 39 ans). "Que je serais donc heureuse moi aussi de revoir Francisca et je me flatte qu'elle et son mari ne me laisseront pas partir de Munich sans m'y avoir fait une petite visite [elle était l'épouse de Constantin de Hohenzollern, prince souverain de Hechingen, en Allemagne]. Vous saurez peut-être déjà par Francisca, Madame, le triste motif qui me fait entreprendre un voyage en Allemagne dans cette saison? La santé de ma pauvre soeur Eugénie qui nous donne des inquiétudes depuis l'été dernier n'a fait qu'empirer et comme elle est trop faible pour entreprendre un voyage en Italie, les médecins ont exigé qu'elle habite une étable tout l'hiver. Jugez de toutes mes angoisses, Madame, à la distance où je me trouve de cette soeur chérie, et ma mère m'ayant écrit que les médecins redoutaient beaucoup l'hiver pour elle, je n'ai plus hésité à partir de suite ; si j'attendais jusqu'au printemps, qui sait si je la reverrais encore!! " Elle donne ensuite quelques détails sur son voyage et sur la situation politique au Portugal. "Nos santés ici sont bonnes et fasse le Ciel qu'en quittant ma bonne Marie, j'emporte la certitude qu'une tranquilité enfin durable est rétablie en Portugal ; et les dernières nouvelles des Provinces sont fort bonnes et tout fait espérer une heureuse solution de cette contre révolution [...]".
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