Spencer Smith : beau discours contre l’esclavagisme, la colonisation et le racisme
John Spencer Smith (Londres, 1769/1845)Deux lettres de John Spencer Smith relatives à son adhésions à l'Institut d'Afrique.
Rares et précieuses sources de renseignements sur la carrière et les oeuvres de Spencer Smith, restées peu connues et sur ses opinions éclairées.
Il remercie Hippolyte Daniel de Saint-Anthoine (1806-184?) pour son invitation "à faire partie de l'Institut d'Afrique. Après une vie passablement agitée, parvenu à un âge qui conseille la retraite, et visité par des infirmités qui commandent le repos, j'étois si loin de songer à aucune nouvelle candidature académique ou littéraire [...] j'éprouve tant de difficultés à refuser mon adhésion aux vues louables qui animent les promoteurs de l'association que vous représentez [...] que, dérogeant pour cette fois au système de retraite que je me suis prescrit, je crois devoir vous déclarer mon acceptation de la nomination comme membre titulaire dont votre missive me fait part [...]". Il détaille son adresse parisienne et joint une bibliographie imprimée détaillant ses oeuvres.
"[...] Je vous dirai donc franchement que je n'ai entendu nullement m'identifier à des projets politiques quelconques, et nommément que je ne prends aucun interêt à la colonisation de l'Algérie. Comme il est question dans vos statuts d'éclairer et protéger la race africaine etc. Je vous dirai que tout en abhorrant la traite des nègres et l'esclavage noir, je ne suis pas partisan de la propagande religieuse. J'espère donc que les fonds de l'institut ne seront pas employés pour défrayer des missions ecclésiastiques. Dans une vie passablement agitée j'ai habité divers pays, et permis des gens de toutes croyances, j'ai appris à respecter les consciences partout ; et qu'un bon musulman vaut souvent mieux qu'un mauvais chrétien. Pourtant le prosélytisme n'est pas dans mes gouts. Mais voué au culte des neuf soeurs je fais des voeux pour l'extension des connaissances scientifiques [...]". Il termine son courrier par des considérations linguistiques.
La date de mort de Jean Spencer Smith reste floue, bien que située entre 1840 et 1850.
450,00€