Proudhon, la Pologne et la polémique
Pierre Joseph Proudhon (Besançon, 1809/1865)Pierre Joseph Proudhon, grand écrivain et théoricien politique, écrit à son ami, le démocrate Abraham-Auguste Rolland, au sujet d'une vivre polémique le concernant :
"[...] Cette affaire avec M. Élias Regnault terminée, vous n'aurez plus à vous occuper de moi, je vous l'assure. Lisez d'abord ma réplique ; ne prenez pas la peine de la copier, et, après votre déjeuner, en guise de digestion, portez-la à la Presse [...]".
S'il a mal parlé de MM. D. et C.E. [son ami l'écrivain et journaliste polonais Charles-Edmond Chojecki (1822-1899)], et de Rolland, il présente ses excuses. Puis il reprend ses instructions :
"Au cas où la Presse refusait l'insertion, réclamez le mss. et portez-le au Dr C., ainsi que je vous le recommandais précédemment. Je sais que je prêche des sourds, et que certains gens, contrariés dans leurs amours polonaises, disent que je suis vendu à la Ste-Alliance !... Mais, je n'en veux pas moins suivre ma ligne ; et toute notre Démocratie en masse, et des dents de vipère, ne me feront pas reculer d'une semelle [...]".
Suite à la parution de La Guerre et la Paix, de Proudhon, une vive polémique sur le passage relatif à la question Polonaise naquit. Le critique Élias Regnault (1801-1868), fit paraître un article à charge, le 25 août 1861, dans La Presse, dans lequel il accusait Proudhon d'aller à l'opposé total de ses engagements et de ses idées. Le 12 septembre suivant, Proudhon fit éditer, dans le même journal, un article en réponse.
Abraham Auguste Rolland (1822-1905), député montagnard en 1848 puis exilé, la même année, en Suisse ; il rentra en France sous le Second Empire (avant 1859) et devint rédacteur d’un journal bonapartiste dans l’Ouest. Il entretint une belle correspondant avec Pierre-Joseph Proudhon et fut l’un de ses six exécuteurs testamentaires.
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