« Le factionnaire à la tour du temple », manuscrit de Louis-Benoît Picard
Louis-Benoît Picard (Paris, 1769/1828)Ensemble de deux manuscrits intitulés Le factionnaire à la tour du temple et une lettre, de Louis-Benoît Picard, dramaturge, acteur, directeur de troupe et ancien directeur du théâtre de l’Odéon (1769-1828).
-2 manuscrits autographes de l’élégie Le factionnaire à la tour du temple, poème en vers irréguliers et rimes croisées, exprimant la douleur et la peine de voir la famille royale emprisonnée et l’espoir de la voir un jour rétablie sur le trône. La mise au propre, qui est également la plus courte est accompagnée d’une notice explicative. La version la plus longue, compte deux strophes supplémentaires et porte la date biffée du 11 février 1792. 8 pp. in-4. Ajouts, ratures et corrections. La copie mise au propre était probablement destinée à un journal et porte la mention "Le Factionnaire [...] Jal des Pauvres [?]". Il est fait mention de ce texte de Picard dans le journal royaliste La Quotidienne, du 21 janvier 1817 (n°21).
« Me voila donc sentinelle à la Tour / tour formidable ! enceinte affreuse ! / qu’à mes regrets, qu’à mon pieux amour / tu fais naître une image et chère et douloureuse / c’est là qu’ils sont : sous ces horribles murs / par delà ces cachots obscurs ; / languit des Rois l’héritier plein de charmes ; / là, près de lui, mais sans le voir, / sa jeune sœur sœur livrée au désespoir, / voit consumer la fleur de ses ans dans les larmes / qu’aucune main ne daigne recueillir / mais qu’au prix de mon sang, moi je voudrais tarir / [...] Comment peux tu, mon Roi, dans cette tour, / tromper l’éternité des heures ? / triste, isolé, tu gémis tout le jour ; / triste, isolé, la nuit, tu pleures [...] Dieu ! tu pleures / ton trône [...] oh non c’est un père innocent / Dont les tygres burent le sang / Parce qu’il fut de leur sang trop avare / C’est une mère qu’immola / L’orgueil jaloux de son grand cœur … voilà, / Voilà la perte affreuse et que rien ne répare ! / non, mon Roi, non ; ton trône rétabli / ne te rendra jamais tout ce qu’on t’a ravi […] chaque français rappelant à l’envi / l’héritier des Bourbons au trône de son père / la France, un jour, lasse de liberté / ne se reposera que dans la Royauté [...] / Un rameau tombe ; un autre est reproduit / de l’arbre de Louis la tige est immortelle / et, si jamais Louis Dix-Sept périt / tous les français criront : Vive Louis XVIII".
-L.A.S. adressée à Monsieur Barré, directeur et co-fondateur du Vaudeville jusqu’en août 1815. Paris, s.d. 2 pp. 1/2 in-4. Encre brune sur feuillet double de papier vergé filigrané "Pro Patria".
Il sollicite le directeur du théâtre dans le but d’y faire jouer une pièce. « J’ai le vif désir de pénétrer au Vaudeville et, pour y réussir, j’essaye d’exciter votre bienveillance personnelle en vous rappellant [sic] celle dont m’honorait le bon Mr Monnier, dont je sais que vous chérissez la mémoire. […] M. Monnier, qui connaissait mon zèle, vint me prier de l’aider, dans sa malheureuse affaire, et d’en rendre compte dans le journal des débats dont alors je rédigeais, entr’autres, l’article Tribunaux. Je publiai successivement, dans le sens qu’il désirait deux articles qui lui firent grand plaisir et dont il vint me remercier avec des transports de joie et d’espérance, il m’offrit réciprocité des services, promit de m’ouvrir la voie du Vaudeville et de vous faire partager ses sentiments de bienveillance. [...] Ainsi donc, Monsieur, ce que vous daignerez faire pour moi vous le ferez pour votre malheureux ami […]. Oh ! Si, après la lecture de ma pièce, vous aviez la bonté de lui donner le moindre des éloges, que, journaliste, j’ai donné aux vôtres, je serais bien sûr qu’elle serait acceptée de Messieurs du comité de lecture […] ».
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