Belle correspondance du peintre André Strauss

Ensemble de 5 longues lettres du peintre André Strauss. Une enveloppe conservée.

Très intéressante correspondance centrée sur la peinture. 

"[...] Ciel bleu sans nuage. Je travaille l'après-midi dans le parc, près de "l'arbre en lyre", que Madame Deshayes appelle "le chandelier" [...]. Enfin une longue lettre de J. Cassou ! Malgré l'estime que j'ai pour l'écrivain et la sympathie pour l'homme, j'avoue ne pas croire sa sincérité en Art et surtout à l'éclectisme dont il vous parle. Le cubisme était défendable, explicable mais cet art dit "abstrait" ?!! [...]".

Il évoque leurs proches, sa prochaine exposition chez Durand-Ruel, dont il fournit un plan pour l'accrochage, avec les prix de chacun des tableaux, le prix de Brasilia créé par Py, l'exposition Marquet chez Schmidt. Strauss raconte son séjour en Bretagne, se plaint d'un ciel trop bleu, pas assez typique de la région et ajoute "hélas mes jambes vacilles et hier encore, Marie-Anna est venue me retirer la palette des mains".

"Ah chers amis, vous savez combien j'aime la peinture, combien je me f... des petites chapelles et des représentations surfaites. Mais tout de même, cette fin de vie est triste. Vous, vous avez encore l'espoir, moi pas. Il est évident que tout effort est louable quand il s'agit de peindre "pour sa propre délectation". Mais, alors, il faudrait vivre en sauvage [...]". Il commente la politique de son temps, se plaint du manque "d'hommes de bonne volonté", raconte son voyage en RL4, son aversion pour la "bible chinoise", c'est à dire les citations de Mao, "lamentable sociologie pour école maternelle", il regrette le style de Majorelle, les vases de Daum et de Gallé, etc.