Monet recouvre la vue et consent à réévaluer ses Nymphéas en vue d’une donation à l’état
Claude Monet (Paris, 1840/1926)Important courrier de Claude Monet adressé à Georges Clemenceau, dans lequel il consent à réexaminer ses Nymphéas, en vue d'une donation à l'État, comme il l'avait promis par le passé avant de se rétracter. En effet, en 1918, Monet promit de donner ses toiles mythiques à l'État, pour fêter la fin de la Première guerre mondiale. Son ami Clemenceau s'engagea à trouver un lieu d'accueil aux toiles. En janvier 1925, le peintre, diminué physiquement et atteint de cataracte, revint brutalement sur sa parole. Quelques temps plus tard, il changea à nouveau d'avis :
Monet, sans nouvelle de son ami après leur importante altercation au sujet de la donation des Nymphéas à l'État, lui fait savoir qu’il se porte mieux, principalement « au point de vue de la vision qu’enfin je revois toute chose de sa couleur. J'ai donc repris mes pinceaux une première tentative n’a pas eu de bons résultats mais, j’ai recommencé autre chose mais me voila emballé comme jadis, instant esclave du temps mais je suis content d’y revenir. Pour ce qui est des grands panneaux, voilà ce que pour le moment, j’ai décidé. Je n’ai pas mis un pieds depuis deux mois dans l’atelier et n’y retournerais qu’à l’automne. À ce moment là, je les jugerai comme s’ils n’étaient pas de moi et comme je les verrais avec une vue nouvelle peut être les trouverais-je mieux que je pensais en tout cas comme je les voyais jadis. Voilà j'espère une nouvelle qui vous ramènera vers moi. Dites moi bien vite d'abord comment vous êtes, vos projets de départ en Vendée et s'il vous sera possible de venir nous voir. Blanche et moi vous embrassons de tout coeur. Votre vieil ami [...]. Je voulais vous écrire depuis longtemps, mais je n'étais pas assez sur de moi".
Vendu