Longue lettre de Julio Alvarez del Vayo à Léon Blum durant le guerre civile espagnole
Julio Alvarez del Vayo (Villaviciosa de Odón, 1891/1975)Lettre du ministre espagnol des Affaires Etrangères Julio Alvarez del Vayo, rédigée durant la guerre civile et adressée à Léon Blum.
Alvarez del Vayo est indigné après la décision du gouvernement français de refuser le retrait des dépôts d'or de la Banque de France. "[...] Ma stupéfaction n'a pas de bornes. C'est hier soir même que, conformément à ce que vous avez bien voulu me communiquer, j'ai indiqué au président Negrin que la sentence dans cette affaire serait renvoyée à huitaine. Je ne pouvais point imaginer que les gens intéressés à la politique d'asphyxie menée contre le peuple espagnol, pousseraient l'audace jusqu'au point de désorienter de façon délibérée l'ancien président du Conseil des ministres […]. Il m'est difficile de vous décrire l'immense indignation avec laquelle le Président Negrin a accueilli la nouvelle […]. En ce qui me concerne, je dois dire que toutes les épreuves douloureuses auxquelles nous ont soumis ces deux années de guerre, pâlissent face à la terrible évidence que nous avons à affronter aujourd'hui, en voyant que le Gouvernement français s'est décidément livré à une politique d'étouffement par tous les moyens de l'Espagne républicaine. Quel que puisse être l'issue de la guerre, il sera difficile pour le peuple espagnol de jamais oublier cette ultime iniquité qui vient de se commettre contre lui au moment où il lutte avec tel héroïsme pour son indépendance […]".
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