REF: 12661

Poème autographe d’Éluard en hommage au jeune Lucien Gros, fusillé par la Gestapo

Paul Éluard (Saint-Denis, 1895/1952)
Poète surréaliste.

Type de document : manuscrit autographe

Nb documents : 1 - Nb pages : 1 p. - Format : In-4

Lieu : S.l.

Date : S.d. [1944]

Destinataire : Sans

Etat : Bon

Description :

Poème autographe de Paul Éluard, superbement calligraphié, formant le Ve poème du recueil Les Armes de la douleur, publié en 1944.

"Des combattants saignant le feu
Ceux qui feront la paix sur terre
Des ouvriers des paysans
Des guerriers mêlés à la foule
Et quels prodiges de raison
Pour mieux frapper

Des guerriers comme des ruisseaux
Partout sur les champs desséchés
Ou battant d’ailes acharnées
Le ciel boueux pour effacer
La morale de fin du monde
Des oppresseurs

Et selon l’amour la haine

Des guerriers selon l’espoir
Selon le sens de la vie
Et la commune parole
Selon la passion de vaincre
Et de réparer le mal
Qu’on nous a fait

Des guerriers selon mon cœur
Celui-ci pense à la mort
Celui-là n’y pense pas
L’un dort l’autre ne dort pas
Mais tous font le même rêve
Se libérer

Chacun est l’ombre de tous".

Éluard rédigea ce texte à la suite d'un fait terrible, qu'il expliquera dans Raisons d'écrire. En avril 1942, un élève de l'École alsacienne, Lucien Gros, fut arrêté à la suite d'une manifestation. Condamné aux travaux forcés à perpétuité, il fut livré à la Gestapo, torturé puis fusillé par ordre de Goering. Le père et le frère de ce jeune homme subirent le même sort. Les Armes de la douleur parurent à Toulouse, en 1944. Il sera repris dans deux autres recueils, en 1944 et 1957.

(Paul Éluard, Oeuvres complètes, Bibliothèque de la Pléiade, I, 1227-1228 et 1631-1632).

Encre noire. Un mot raturé.

Vendu