Louise Hervieu raconte son calvaire à Albert Flament
Louise Hervieu (Alençon, 1878/1954)Emouvante lettre de Louise Hervieu, triste et malade.
Elle félicite Albert Flament pour sa nouvelle distinction et a de "beaux échos" de son travail, puis évoque ses souffrances et celles de sa mère.
"[...] Il semblait que j'avais atteint le détachement d'avec moi-même, que j'y avais gagné ma paix, que je n'avais plus que mes maux à subir. Une autre, peut-être une dernière épreuve restait, qu'il fallait que je connaisse. Après des crises d'anémie cérébrale, j'ai dû demander l'admission de ma mère à la maison spéciale de santé de Neuilly s/ Marne [...]. Et ça été l'aboutissant d'une vie consacrée, de soins et de tendresse qui ne furent pas reconnus. J'ai veillé sur elle durant nos communes années. Je fais à Neuilly de longs et harassants pèlerinages qui m'éprouvent et parfois me terrifient le coeur [...]". Les docteurs ont interrompu son "traitement de choc qui sont la sauvegarde de mon restant de vue" afin qu'elle puisse dessiner encore. "C'est ainsi que j'ai pu faire les trois dessins de la Coloniale [l'Exposition coloniale de 1931]. Penser à vous, cher Flament, c'est aussi évoquer notre belle et glorieuse amie, notre chère Marie Laurencin [...]. Je ne lui écris pas, mais je vous prie, cher Flament, donnez-lui mon tendre souvenir [...]".
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