Après la mort de Napoléon III, Eugénie part pour Arenenberg et commente la politique de Mac Mahon
Eugénie de Montijo (Grenade, 1826/1920)Longue lettre de l'impératrice Eugénie, rédigée sur papier de deuil, l'année de la mort de Napoléon III, à Chislehurst. Elle adresse ses remerciements à Madame André et l'informe que Madame Lebreton-Bourbaki lui a transmis sa lettre et ses bonbons. "Vous avez pensé même aux couleurs qui nous étaient agréables ; et mon goût pour la laque de Chine, c'est à dire que même dans les détails, vous pensez à nous". Elle est inquiète : "Nous allons bientôt commencer une autre année, les tristes et ineffaçables impressions que celle qui se termine nous a laissée sont bien vives, et c'est toujours avec un sentiment d'inquiétude que mes pensées se portent sur l'avenir [...]".
Elle commente l'élection du maréchal Mac Mahon à la présidence de la République. "Je ne crois pas que les sept années du Mal aient les résultats qu'on en attende. Avec sagesse, et la continuation constante de la même politique nous obtiendrons, je n'en doute pas, de nos ennemis même, le remède nécessaire pour éviter de laisser le pays glisser dans le gâchis"
L'Impératrice projette de se rendre en Suisse et invite sa correspondante à lui consacrer quelques jours, à Arenenberg. [Le château d'Arenenberg, demeure de jeunesse du jeune Napoléon III, fut vendu par lui en 1843, puis racheté par l'impératrice Eugénie]. "J'espère que ce séjour vous intéressera par les souvenirs qu'il renferme. Nous avons tenu à laisser toutes choses dans le même état que lorsque l'Empereur l'habitait étant jeune", seule une terrasse a été modifiée pour avoir deux chambres de plus [...]".
Et de conclure. "Mon fils [le Prince impérial] me charge de ses souvenirs [...]".
Vendu