1759 : mémoire manuscrit sur la situation catastrophique de la Martinique
Martinique. Manuscrit avec corrections et additions en marge, du milieu du XVIIIe.
Très intéressant manuscrit d'un mémoire imprimé à petit nombre en 1759, intitulé : "Mémoire présenté à Mr le marquis de Beauharnois chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint Louis, Capitaine des vaisseaux de Sa Majesté, gouverneur et lieutenant-général pour le roi des isles françaises du Vent de l'Amérique, par le conseil supérieur de la Martinique, en conséquence de son arrêt de ce jour". [7 mars 1759]. Ce manuscrit présente des annotations, corrections et ajouts en marge, certains figurant dans l'imprimé, mais la plupart sont absents.
Ce mémoire fait un état des lieux de la situation catastrophique dans laquelle se trouve la Martinique, à la suite des attaques anglaises et surtout victime de la politique du gouverneur Bompar [sic], qui a mis en place un "monopole criminel" et une politique fiscale désastreuse. "De là ces cris et ces clameurs que le peuple a élevé dans la misère poussée à l'extrémité [ces écrits anonymes adressés à M. de Bompart et à M. l'intendant, delà ces plaintes et ces clameurs que le peuple n'a pu retenir dans son extrême misère, réduit d'ailleurs aux dernières extrémités] par un ouragan du 23 août 1758 qui en détruisant les vivres du païs a ravi au peuple son unique ressource et l'a réduit au [jetté dans le] désespoir d'une famine cruelle qui a mis de niveau le maître et l'esclave et a rendu le premier encore plus malheureux par l'impuissance de fournir à l'autre sa subsistance [...]". Les notes correctives et additionnelles pointent particulièrement du doigt l'ancien gouverneur Bompar. "L'infraction de ses privilèges [des droits de magistrature et de la noblesse, l'abus du pouvoir dans les emprisonnemens], l'avilissement de tous les États, les humiliations les plus affligeantes, [l'impossibilité ou] l'inutilité des plaintes, la privation de cette honnête liberté de citoyen dont à l'abri des loix jouissent les autres sujets de l'État [du Royaume], rien ne l’a jamais ébranlé […]".
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