Zola renonce à écrire une préface pour George Moore et évoque le succès du Rêve
Émile Zola (Paris, 1840/1902)Zola revient sur sa parole, il n'écrira pas de préface pour le poète et romancier George Moore :
"Je suis désolé, pour vous, mon bon ami ; mais je ne puis faire la préface promise à Moore. Je vous expliquerai cela tout au long. Il m'a fallu une raison bien puissante, car vous avez certainement compté un peu sur ma promesse en prenant le volume. Je vois que vous m'approuverez pourtant. - Donc, faites paraître le volume toute de suite. Nous sommes ici dans les ouvriers, depuis notre retour. Ma femme est morte de fatigue, mais elle ne s'en porte pas plus mal. - Moi, je me suis remis au travail, j'espère avoir fini vers le 15 août, et nous irons ensuite nous reposer à Royan. - Mon bouquin marche bien, mais il déroutera trop le monde, ce qui n'est jamais très bon. Chose entendue, nous dînons chez vous, le soir du Théâtre libre. J'assiste à la représentation pour aller passer deux jours à Paris [...]". Heureux que la femme de son correspondant se porte mieux, Zola salue "tout votre petit monde. En hâte, mon bon ami, car j'ai une paresse incroyable à reprendre une plume, quand ma tache de la journée est faite".
A cette époque, Zola travaillait sur son roman Le Rêve, qui paraissait en feuilleton, du 27 février au 15 octobre 1888, dans La Revue Illustrée.
Cette même année, George Moore avait publié La femme du cabotin, chez l'éditeur parisien Charpentier, traduit par Paul Alexis. L'année suivant, Moore vit la traduction de son roman Confessions d'un jeune anglais (Confessions of a Young Man) paraître chez Albert Savine (1889).
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