Superbe lettre de George Sand à Octave Feuillet, sur les souffrances et les espoirs
George Sand (Paris, 1804/1876)Le 18 février 1859, Sand prit la plume pour déclarer son admiration à Octave Feuillet. Ce dernier lui répondit sur le champ, donnant lieu à ce second courrier :
"[...] Je veux vous remercier, moi, d'une lettre si bonne, si vraie, si affectueuse. Je ne peux pas vous dire tout le bien qu'elle m'a fait. Je l'ai là, à côté de moi, comme un talisman et un porte-bonheur. On a ses jours de spleen malgré le bonheur du coin du feu et des vieux amis. On voudrait, sans quitter cela, vivre de la vie d'artiste, c'est à dire sentir que la religion de l'art, qui n'est que l'amour du vrai et du bien a encore des croyants [...]. L'oiseau à la branche verte, et ce petit oiseau de mon jardin, comme vous l'appelez, c'est l'oiseau de la vie et un vrai fils du ciel éclairé et rallumé [...]". Elle évoque le mal, l'égoïsme, la jalousie, puis ses souffrances passées, son travail pour devenir meilleure et l'espérance retrouvée. "[...] vous avez le talent dans le coeur, c'est à dire là où il doit être, pour chauffer et flamber toujours. C'est un devoir de s'aimer quand on est sorti du même temple, aimons nous donc, nous qui ne sommes pas bêtes et mauvais. Croyons, à la barbe des railleurs froids [...]".
Sand invite Feuillet à venir la voir chez elle ou à Paris, lors de son prochain séjour "je vous serre la main de tout mon coeur".
Dense et belle lettre de George Sand.
Vendu