Pronostics et alliances gagnantes pour l’élection d’Octave Feuillet à l’Académie française
François Buloz (Vulbens (Haute-Savoie), 1803/1877)Lettre de François Buloz à Octave Feuillet, au sujet d'une élection à l'Académie française. "Ce qui s'est passé à l'Académie tourne tout à fait à notre avantage [...]" ; les académiciens François Guizot, Saint-Marc Girardin et Ludovic Vitet "m'engagent à vous écrire pour que vous vous représentiez le 10 avril, et que vous ne preniez pas d'engagement avec le parti gouvernemental. De cette façon, disent-ils, ils voteront tout de suite pour vous et se font fort de vous faire passer à une belle majorité [...]". Mieux vaut n'être rattaché à aucun parti, pour pouvoir voter, après admission "selon votre contre conscience".
Buloz évoque Scribe (suiveur du gouvernement), [Camille] Doucet, ainsi que [Jules] Sandeau, [Désiré] Nisard et [Charles-Augustin] Sainte-Beuve (n'écoutant aucun mot d'ordre pour voter). Le parti du gouvernement reportera toutes ses voix sur Théophile Gautier, qui "n'a pas plus de chances que Doucet pour d'autre raisons". "M. Albert de Broglie m'a dit aussi que son père voterait pour vous. Doucet, [Joseph] Autran, [Alfred-Auguste] Cuvillier-Fleury, [Louis de] Carné, de l'avis de tous, restent sur le carreau ; toutes les chances sont pour vous : ne faites donc rien, si vous m'en croyez, pour les diminuer [...]".
L'élection pour le remplacement de Scribe avait été fixée au 20 janvier 1862 ; il y avait douze concurrents et le scrutin ne donnant aucune majorité, l'élection fut renvoyée au 3 avril suivant, date de l’élection d'Octave Feuillet.
Camille Doucet sera élu à l'Académie française en 1865 et Théophile Gautier ne le sera jamais, malgré quatre tentatives.
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