Marguerite Espagnol, condamnée à mort pour avoir noyé son patron dans une citerne
Charles de Ramond-Lalande (Montauban, 1761/1830)L'évêque de Rodez, Charles de Ramond-Lalande (1761-1830), formule une requête pour sursoir à l'exécution de Marguerite Espagnol, domestique de 35 ans, condamnée à mort pour le meurtre, à Méjanet, dans la nuit du 11 au 12 septembre 1822, d'Antoine "Tanqué" Ranc, 82 ans, qu'elle noie dans une citerne. Le mobile : Ranc avait vendu ses biens en viager à Baptiste Mouly, patron et amant de Marguerite, mais face à son ingratitude, avait manifesté l'intention de faire briser le contrat, ce qui impliquait à court terme la ruine pour la maison Mouly. "Je viens implorer votre bonté en faveur de Marguerite Espagnol de Gelles arrondissement de Villefranche Aveyron. Elle a été condamnée à mort par arrêt de la cour d'assises de Rodez pour cause de meurtre sur la personne d'Antoine Ran". Il demande l'intervention de Louis XVIII, pour la remise ou la commutation de sa peine.
"Cette malheureuse qui eu le tort de vivre longtemps avec son co-accusé Moulin d'une manière scandaleuse et qui par cette conduite qui avait révolté le public et excité contre elle de fâcheuses et excessives préventions, n'avait à ce qu'il paraît aucun motif pour commettre le crime, un assez grand nombre de témoins venus à Villefranche de divers endroits, inconnus les uns aux autres, ont déclaré l'avoir vue et lui avoir parlé dans cette ville au moment où le crime se commettait à une grande distance ; beaucoup de personnes qui ont suivi les débats regardent sa culpabilité au moins douteuse, et elle persévère à déclarer qu'elle n'a point commis le meurtre ce qu'elle fera dit-elle, même sur l'échafaud […]".
Marguerite Espagnol sera exécutée le jeudi 18 décembre 1823 à 16h, à Rodez.
Vendu