François Mitterrand à Catherine Langeais « Tu es toute ma vie »

Belle et longue lettre François Mitterrand, adressée à Catherine Langeais, sa « Zou chérie » :

Harassé par l'entrainement militaire, Mitterrand est en outre accablé par un grippe. "Hier je n'ai pas disposé d'une seule minute. J'ai vécu une journée harassante : le matin port d'une mitrailleuse sur l'épaule pendant une heure, et avec cela, escalade de buttes à plus de 45°! L'après-midi, travail sans relâche - dîner à 17h - à 17h45 rassemblement en tenue de campagne (sac avec couverture, chaussures, linge, veste de drap par dessus ou à l'intérieur - bidon de 2 litres, plein - musette - masque), et départ à 18h pour une marche de nuit. De retour vers 2 heures après un voyage d'une vingtaine de kilomètres, je t'assure que j'avais besoin de repos ! Je suis très bon marcheur, mais l'espèce de grippe qui me tient (avec moins d'acuité maintenant) m'a un peu affaibli ; j'ai dormi de fort bon coeur!"

Très amoureux, il évoque « […] le souvenir de ta présence si proche encore - si douce - même sans ces preuves de ton amour, j’aurais pensé à toi intensément. Tu sais très bien que tu es toute ma vie. […] D’un éblouissement sans prix je retombe dans la vie sans grand intérêt, indifférente. De penser qu’un jour tu resteras avec moi, que tu partageras ma vie, cela m’émerveille : Ma Marie-Louise, qu’il est intolérable de vivre loin de toi ! […]. Je t’adore ma fiancée bien-aimée […]. Le but de ma vie est précisément de t’avoir à moi, près de moi, jour et nuit […]. Je t’aime ma petite fille obéissante […] ».