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Passionnante lettre de Pierre Loti, de Valparaiso, avant de partir pour l’île de Pâques et Tahiti

Pierre Loti (Julien Viaud) (Rochefort, 1850/1923)
Ecrivain et voyageur. Membre de l'Académie française (1891).

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 5 pp. - Format : In-8

Lieu : Valparaiso

Date : 23 octobre [1871]

Destinataire : à sa « soeur chérie »

Etat : Bon

Description :

Superbe lettre de Pierre Loti signée « Pierre », écrite de Valparaiso, au moment où il s'embarque pour l'île de Pâques et Tahiti.

Il a reçu ses trois lettres et les commente, puis évoque ses pérégrinations et « les préoccupations que nous donne l'amiral ». « Nous irons bientôt passer un mois ou deux à Tahiti, et notre intention est d'y louer une case pour y établir notre home, à deux. Mais depuis longtemps, je pense, il ne reste plus vestige de lui [Gustave], ni de son passage ; il est sans doute oublié là-bas comme l'était Lucie aux îles du Salut. A l'île Royale j'ai parlé d'elle à bien des gens [...]. Mais son souvenir était toujours présent pour moi seul, et donnait un grand charme de tristesse à ce pays. Au moment de partir seulement, je trouvai un vieux misérable de forçat à perpétuité qui se rappelait l'avoir vue [...]. ». Il évoque son passage à Montevideo, Offenbach et Barbe-bleue, et envoie des plantes recueillies « à l'ombre de ces vieilles forêts, humides et obscures de la Patagonie. L'aspect de ces pays nous a frappés plus vivement peut-être que toutes les splendeurs des tropiques. Imagine-toi ce silence et cette tristesse, ces forêts encombrées d'arbres morts, rendues impénétrables par le développement prodigieux des mousses et des lichens [...] ». Il évoque encore un souvenir d'une escale au Brésil. « Ce jour là, je passai trois heures sous un hangar par une pluie torrentielle ; l'air était lourd, mêlé de parfums de plantes exotiques, on avait vue sur des massifs d'arbustes à feuillage écarlate. De temps en temps passaient de vieilles négresses en turbans, colliers et tuniques blanches, troussées et crottées jusqu'aux dernières limites […] ».

Lettre publiée dans la Correspondance inédite 1865-1904 (édition de 1929, p. 120).

Papier bible.

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