Lettre de Christine de France, duchesse de savoie, au sujet du siège de Crescentino
Christine (Chrestienne) de France (Paris, 1606/1663)Belle lettre de la duchesse de Savoie, Christine de France, en italien, signée "Chrestienne", concernant le siège de la place forte de Crescentino par les Espagnols.
"La v[ost]ra lettera del primo del corrente ci reca avvisi della prossima caduta di Crescentino. Speriamo in ogni caso che la v[ost]ra presenza in coteste parti habbia potuto invigorire i difensori e muovere gl’assalitori a migliorare le conditioni d’essi. Haverete dal marchese di Pianella inteso quel tanto che ci poteva occorrere in questo proposito, mentre rimanendo noi con molto senso di non poter fare in queste congiunture tutto quello che vorressimo per troncare il progresso dell’armi nemiche (che per altro restiamo sodisfattissima delle vostre operationi) [...]".
Traduction : "Votre lettre du premier du courant nous apporte des avis de la prochaine chute de Crescentino. En tout cas, nous espérons que votre présence dans ces régions a pu revigorer les défenseurs et déplacer les attaquants pour améliorer leurs conditions. Vous aurez compris du marquis de Pianella ce dont nous pouvions avoir besoin à cet égard, tout en nous laissant avec un grand sentiment de ne pas pouvoir faire dans ces circonstances tout ce que nous voulions pour arrêter la progression des armes ennemies (restant, par ailleurs, très satisfait de vos opérations) [...]"
[Le 25 juin 1652, les Espagnols mirent le siège devant Crescentino, place située entre Turin et Casale Monferrato, et en prirent possession le 3 juillet 1652. L’action de Ghiron Francesco Villa permettrait la reprise de cette place en septembre de la même année. Ami intime et conseiller d'état de Christine de France, le marquis de Villa fut un des chefs du parti francophile en Piémont, étant en contact direct avec le cardinal Mazarin. Nommé colonel de cavalerie en 1641, il prit une part active, jusqu’en 1659, aux combats du duché de Savoie dans la région d’Asti et le Monferrato contre les troupes du duché de Milan espagnol dirigées par son ennemi intime le marquis de Caracena. Il remplit également des missions diplomatiques et organisa un réseau d’espions dans le Milanais. Sa renommée militaire et ses liens avec la France le firent choisir pour prendre la direction de l’île de Candie (Crête) assiégée par les Turcs, de 1665 à 1669].
850,00€