Correspondance de la militante féministe Marie Huot sur son combat contre la vivisection
Marie Huot (Tonnerre, 1846/1930)4 intéressantes lettres sur son combat pour la cause animale et contre la vivisection.
Elle envoie deux petits poèmes « d'une petite série d'observations sur les bêtes que j'ai rimaillées en m'amusant ». « Enfin ! Vous avez vu chez MmeGuyonnet l'éden des bêtes. Vos articles sont très gentils pour nous. Je vous raconterai un jour que j'aurai le temps des choses extraordinaires sur la protection des animaux à Paris. Vous ne connaissez encore parmi les zoophiles que des personnes présentables. Je vous ferai connaître des types étranges dont le caractère invraisemblable tentera votre plume. Nous autres, nous sommes riches - relativement - et notre dévouement pour les bêtes peut n'être qu'un passe-temps agréable. Nous n'avons pas grand mérite à sacrifier un peu notre argent, voire de notre bien-être. Mais il y a des déguenillés, grelottants dans des mansardes, ramassant pour vivre le rebut des halles, qui comme nous, recueillent les pauvres bêtes mourantes ou perdues et les abritent et les nourrissent, ne sachant pas le matin s'ils trouveront à manger eux-mêmes au bout de la journée […] ». Elle envoie une note qui explique son abstention à une conférence sur les expériences de vivisection « simples démonstrations aussi inutiles que cruelles et ridicules […]. Si vous êtes un ami - comme vous me l'avez dit - insérez-là telle quelle. Cela m'épargnera peut-être une fois les traitements ignobles que j'ai à subir en pareille circonstance et les actes de légitime défense auxquels je pourrais me porter, car, à la fin, je suis lasse de toute cette lâcheté humaine, de toutes ces horreurs monstrueuses qui nous provoquent et nous défient - et je réponds plus de ma patience ! Je sens que je frapperai dans un mouvement d'indignation plus fort que ma volonté ». Elle lui annonce une conférence et lui demande d'y faire un écho. « Nos affiches ne seront placardées que demain vendredi. Elles sont d'un format double de celles des courses de taureaux avec des sujets coloriés au milieu. Vous en verrez quelques-unes sur les colonnes Morris du boulevard Montmartre et du boulevard des Italiens. Mais c'est surtout dans le quartier des Écoles que nous les avons prodiguées. Je crois qu'il viendra beaucoup de monde, parce que l'on me demande des programmes partout par centaines ».
Rare.
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