Deux longues lettres du duc du Maine au sujet de son conflit avec la duchesse de Saint-Aignan sur la possession de certaines terres
Louis Auguste de Bourbon Maine (duc du) (Saint-Germain-en-Laye, 1670/1736)2 minutes de lettres du duc du Maine à la duchesse de Lesdiguières, au sujet d'un conflit d’intérêt avec la duchesse de Saint-Aignan en pleine conspiration Cellamare.
« Je suis madame dans une peine véritable dont je vous supplie de me vouloir bien soulager. J’ay été averti de bon lieu que l’on examinoit si j’étois parent de me la d. de St Agnan [duchesse de Saint-Aignan] et que ensuite on devoit m’obliger de jurer […]. Vous avez vu madame mon premier embarras sur ce sujet et vous êtes dépositaire des précautions que je n’ay pu me dispenser de prendre entre le faux serment qui n’est en vérité point de mon gout. Je suis présentement en peine du public à juger désavantageusement. Si je jure et que je rende ensuite les terres je suis parjure. Si je les garde c’est comme si je m’appropriois un (précis?) commis. Venons au fait. On ne peut m’obliger à jurer que par malice ainsi j’espère qu’on ne le fera pas, les autres retraians n’en pouvant profiter auquel cas je serai charmé que mon nom puisse être bon à quelque chose à me la d. de Beauvilliers et de Mortemars et que mes petits neveux en profitent […] Si elles veulent absolument que je jure et qu’elles aiment mieux que ces terres me viennent qu’à d’autre, déclarez je vous supplie formellement à ces dames que je ne les vandraient point en aucun cas ne voulant point d’équivoques sur mon serment. Quoyque j’aye l’écrit de me la d. de Beauvilliers portant son consentement, je veux encore pour guérir mes scrupules que vous leur déclariez nettement mes sentimens pour qu’il n’y ait point de suite ny point de reproche à une chose que je fais malgré moy […]. Je suis bien honteux de vous charger de tous ces embarras, mais les affaires d’honneur ne peuvent passer que par les mains de ceux qui en ont […] ». Quelques mois plus tard, il apprend le retrait de la duchesse de Beauvilliers dans son affaire. « J’en ay eu assez pour vous prier de vous ressouvenir que je ne voulois point faire mon profit des terres que me la duchesse de Beauvilliers m’a fait prendre par force. Vous sçavez madame la bonne action que je voulois faire dont je vous supplie de ne point ouvrir la bouche […]. On m’auroit éargné bien de l’argent si on m’avoit déclaré plus tost ce que je n’aurois jamais deviné […] ».
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