REF: 14119

Longue lettre de Juliette Drouet à son « Victor adoré » : « tu es mon amour et ma joie »

Juliette Drouet (Fougères, 1806/1883)
Comédienne, maîtresse de Victor Hugo.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 4 - Format : In-8

Lieu : Sans

Date : "jeudi soir 8 mars" [1849]

Destinataire : Victor Hugo

Etat : bon

Description :

"Mon Victor adoré, j'espère que tu ne me laisseras pas achever cette lettre sans l'interrompre par ta douce arrivée. C'est dans cette confiance que je la commence et que je te dis du fond du coeur : mon Victor tu es mon amour et ma joie.

J'ai vu la mère Sauvageot à laquelle j'avais écrit sans lui dire pourquoi. La pauvre femme était pénétrée de reconnaissance jusqu'aux larmes de ta généreuse intention. Elle a longtemps balancé entre l'honneur d'une pareille révélation et ce qu'elle croit être l'intérêt de son mari et de ses enfants, et enfin elle s'est décidée pour le silence, du moins quant à présent. Elle t'en remercie à genoux. Elle m'a donné sur l'arrivée et sur le séjour de l'enfant chez elle des détails pleins d'intérêt. Si tu veux, je te les écrirai. Elle m'enverra le petit soulier, le mouchoir et la petite chemise. Enfin il est bien absurde que la couardise d'une part et l'amour-propre féroce d'une vieille marquise d'autre part, empêche cette pauvre femme de recueillir le véritable prix de son dévouement et de sa bonté.

J'ai vu encore Eugénie qui m'a apporté le n° de la mère Boulet : 7 rue Castiglione. Mais il paraît que la bonne femme n'a pas bien compris l'honneur et le service que cela pourrait lui rendre car elle a presque refusé disant que sa maison avait trop peu d'importance. Moi je crois que c'est excès de modestie et qu'Eugénie n'aura pas compris. Cependant il serait absurde dans le cas où ce serait un refus de se mettre en avant, aussi je te supplie d'envoyer l'obligeance de Vacquerie jusqu'à de plus amples informations. Quant à moi, je t'adore à deux genoux et te baise de même. Juliette ».

1900,00

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