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Belle et très longue lettre poétique de Pierre Balmain, écrite de Marrakech

Pierre Balmain (Saint-Jean-de-Maurienne, 1914/1982)
Grand couturier, il fonde sa propre maison de couture en 1945, qu'il dirige jusqu'à sa mort survenue en 1982. Il a, en outre, créé de nombreux costumes pour le théâtre et le cinéma.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 8 pp. - Format : In-4

Lieu : Marrakech

Date : "30 mai" s.d.

Destinataire : "Chère Anna"

Etat : Bon

Description :

Très belle et longue lettre poétique signée "Pierre", sur son séjour à Marrakech.

Balmain est arrivé à Marrakech. "Je suis ici depuis 4 jours. Au début fort mal en point, je n'ai guère quitté ma chambre, allant du lit à la chaise longue de plastique bleue modèle Knoll revu par le Club Méditerranée, qui permet de brunir en se balançant distraitement sur la petite terrasse qui prolonge ma chambre. Enfin hier, je me suis décidé à m'habiller [...]". Un couple d'amis parisiens lui est tombé dessus, "que j'ai convié à un dîner scandinave" dont il détaille le menu. "Le tout dans le jardin lentement envahi par la nuit où de grands photophores apportés de N. York diffusaient la lumière dansante des bougies sur des assiettes de bois danoises des couverts de bambou de Thaïlande et des verres suédois - La musique, qui nous provenait des baies ouvertes du salon était irlandaise, le café brésilien, la vodka polonaise (Bless the Pope !) et la conversation avait juste ce qu'il fallait de langoureuses vacheries pour que la soirée soit très parisienne [...]". Mais réveillé à 4 heures du matin "par les hurlements sacro-saints de mon voisin le muezzin d'une petite mosquée de quartier, qui ne paye pas de mine dans la journée, mais dont la voix nocturne emplit d'un tonnerre coranique notre quartier abandonné au sommeil [...]".

Cocteau parle du bracelet montre qui continue à vivre au poignet du soldat tué - dans les poussières des vains cercueils, les pauvres jadis pieusement sacrifiés en offrande votive brillent encore du même éclat. Faudrait-il donc souhaiter cet éclat glacial, cette dure pureté pour se vouloir survivre ? Mais à la je crois deuxième page de ce monologue d'affection, je me trouve rejoindre le bataillon des pompiers qui commence à enchanter les amateurs d'art. Ces pompiers là n'éteignent plus le feu [...]". Il évoque aussi la politique française : "Monsieur Chirac a été bien imprudent, dans sa course au pouvoir, de démolir Giscard comme il l'a fait ! [...]".

feutre noir.

450,00

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