Marie-Caroline d’Autriche, reine de Naples, commente la politique de la Porte ottomane face à la France
Marie-Caroline d’Autriche (Vienne, 1752/1814)Intéressante lettre de Marie-Caroline Charlotte d'Autriche, reine de Naples et de Sicile et soeur de Marie Antoinette, sur la politique de la Porte ottomane face à la France pendant la Révolution :
"Le changement de Reiseffendi [Reis Efendi, l'équivalent d'un ministre des affaires étrangères] pourroit avoir des suites fâcheuses. Si réellement il possède ce caractère et ces pretensions que vous croyés lui connoitre. Cependant sa déclaration est trop pontive, trop appuyée de raisons, qui marquent qu'il connoit les véritables intérêts de la Porte, pour lui supposer au moins pour ce moment des arrières vuës. Plus que le ministre Ottoman aura de l'esprit, plus devons nous espérer, qu'il ne prendra pas de part active dans les affaires actuelles, dès qu'il verra l'état plus que précaire et incertain de celles de de la France. Or, il y a tout à parier que si telles étaient les considérations, qui déterminaient la conduite de la Porte par le passé, elle aura cette année et dans la suite encore plus de motif de suivre le même Sistème ; car les françois n'ont eu encore que des désavantages, et on ne croit pas impossible que la Prusse même revienne encore [...]".
Elle a ajouté, de sa main : "Soyez bien attentif informez de tout veillez à tout et comptez sur ma gratitude. Votre reconnaissante Charlotte".
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