Longue et violente lettre de Jacques Mesrine « le degré de haine que j’atteins me fait peur »
Jacques Mesrine (Clichy-la-Garenne, 1936/1979)Longue et violente lettre de Jacques Mesrine à sa maîtresse, regrettant de ne pas s'être battu lors de son arrestation.
"[...] je suis une vraie bombe [...] à cause de ta liberté provisoire. J'ai les nerfs à vifs car je ressens tes réactions, autant je serais indifférent si c'était "ma liberté" autant je vis et souffre pour toi dans cette attente inhumaine. Je ne préfère pas t'écrire mes pensées... mais je suis à mon "plus dangereux"... libre je ferais mal très mal... très mal ! Oh ici je reste le même avec mes surveillants qui sont des hommes d'une correction parfaite. Je cache mes soucis comme je l'ai toujours fait par le passé [...] je regrette ma capitulation le jour où j'ai été encerclé par les policiers dans mon appartement. Je n'avais pas une chance sur mille. Mais j'aurais dû risquer le coup même à un contre cent. Car le degré de haine que j'atteins me fait peur. Je sens que je vais agir comme tous ces enfoirés "de justice" et moi aussi me conduire en ordure. J'ai toujours agi en homme [...] ». Mesrine ne supporte plus de savoir Jeanne enfermée pour ses fautes à lui. Il parle ensuite leur avocat, des projets de Jeanne à sa sortie, son futur travail, lui donne des conseils "n'oublie pas qui tu es" et lui déclare à nouveau son amour. "Petite fille de mon coeur. Je termine en posant mes lèvres sur les tiennes.. elles sont "le serment". Je t'aime [...] nous sommes peut-être des voyous... mais quel couple uni nous faisons [...] et même si ton vieux pirate a des copines (sic) il n'a qu'une seule femme... n'oublie pas [...]". Il signe "El Viejo Bandido".
, à Paris, dans son appartement. Cette arrestation restera célèbre pour le panache du forcené : après des heures de négociation à travers la porte, Mesrine finit par l'ouvrir, cigare aux lèvres et offre du champagne aux policiers].
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