Trois lettres de René Clair à Paul Meurisse
René Clair (Paris, 1898/1981)Le lendemain d'une générale : "Le foule qui se pressait à la porte des coulisses, hier soir, était telle que je n'ai pas même essayé de parvenir jusqu'à vous. Inutile de dire que vous avez triomphé. Vous l'avez certainement senti. Quelque trompeuses que soient parfois les manifestations enthousiastes qui suivent une générale, à celle qui s'es produite hier, on ne pouvait se tromper. D'un bout à l'autre, ce n'est pas seulement le grand talent que nous avons admiré, c'est la maîtrise. Dans tous les arts la parfaite réussite donne un sentiment de facilité. Tout ce que vous faites semble si simple, si naturel qu'on ne sent jamais ni l'effort ni le métier... Quelle joie pour ceux qui vous portent de l'amitié et pour ceux qui aiment le théâtre !"
17 novembre 1969 : "Comment ai-je osé, mon cher Paul, vous parler de "marivaudage" à propos de la petite chose ci-jointe ? En revoyant hier soir Les Fausses Confidences, j'ai rougi de mon blasphème [...]. Vous le verrez : ces quatre scènes ne sont rien d'autre qu'une pièce en un acte. Donc lisez, si vous le voulez bien, et dites-moi seulement quand je pourrai faire reprendre cette copie. Les commentaires de politesse sont inutiles entre nous".
18 décembre 1969 : Il ne pourra assister, malgré ses promesses, aux 80 ans de la danseuse et comédienne Damia (1889-1978). "Je suis navré et j'écris à la belle octogénaire pour me faire pardonner [...]".
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