De prison Fouquier-Tinville prépare sa défense et se renseigne sur le jugement de Danton
Antoine Fouquier-Tinville (Hérouël (Aisne), 1746/1795)Lettre de prison de l'accusateur public Fouquier-Tinville, adressée à sa femme, au moment où il prépare sa défense.
Il lui demande de se procurer « aux Jacobins les journaux de la Montagne dans lesquels Dufourny a déclaré contre le jugement de Danton ; c’est je crois vers la fin de germinal ou dans les premiers jours de floréal. Et celui où il est fait mention des vociférations de Dufourny et de Real : c’est vers la fin de thermidor. En t’adressant au C. Rousseau l’un de ceux qui sont chargés de la rédaction, tu te les procureras aisément ; au secrétariat des Jacobins, on t’indiquera où ce citoyen demeure. Il est six heures, personne ne s’est encore presenté pour ton interrogatoire ». Il risque d'avoir froid sans sa redingote, donc il ne la lui renverra que lorsqu'il aura reçu l’autre. « Mes pantoufles sont bonnes, je crois qu’elles suffisent à me garantir du froid. J'ay enveloppé de papier trois boutons de ma redingote. Bon soir, bonne nuit, et bonne santé à tous. Je te renvoÿe ma culotte ».
Fouquier-Tinville s’était constitué prisonnier après le 9 thermidor. Son procès ainsi que celui et de ses 23 co-accusés du Tribunal révolutionnaire de la Terreur, aura lieu du 28 mars au 1er mai 1795. Condamné à mort le 6 mai, Fouquier-Tinville sera guillotiné le lendemain.
Il est joint un portrait gravé de Fouquier-Tinville.
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