Camille Saint-Saëns se repose en Algérie et rêve d’aller à Athènes

"Enfin, mes chers amis, me voici dans cette station balnéaire où je suis arrivé trop tard, et d'où je m'en irai trop tôt, devant prêter mon concours le mois prochain à l'artiste qui m'a prêté le sien. Le concert n'aura lieu que le 25 mars, mais il faut être là d'avance pour se préparer, répéter [...]. Je ne pourrais pas prendre les 20 bains réglementaires ; j'en aurai bien 18 et je pense que c'est suffisant. Dans la solitude et le silence, je me remets naturellement à travailler, les longues promenades m'étant interdites jusqu'à nouvel ordre. La solitude est relative il y a pas mal de monde dans l'hôtel [...]". Le piano de l'hôtel est insuffisant, mais "mieux que rien". Saint-Saëns a été invité à Athènes en avril et compte y aller "je ne résisterai pas à la tentation [...] l'empreinte des dieux et des déesses n'y est pas encore effacé, et l'on voit là les originaux dont nous voyons partout seulement des imitations....". Il ne voyage plus aux îles Canaries et commente les grèves "la main de l'Allemagne serait là-dessous que cela ne m'étonnerait pas. Nous verrons des émeutes et des tueries. On en avait pourtant pas besoin [...]".