Belle lettre d’amour de Jacques Mesrine à sa maîtresse, depuis la prison de Saint-Vincent-de-Paul, au Canada
Jacques Mesrine (Clichy-la-Garenne, 1936/1979)"Nanou chérie. Bonjour mon ange comment va ma poupée d'amour ? J'ai reçu une lettre de toi aujourd'hui et je constate mon bébé que tu compares nos bons policiers aux déchets [...]. C'est pas beau ça!!! tu insultes les déchets mon ange !! Oui petite fille cela est révoltant de voir que nous avons été volé par des policiers, mais je suis certain que ma plainte va enlever le sourire à ces petits rigolos. Tu peux comprendre, jamais personne ne porte plainte contre eux, alors ils se servent sachant qu'ils ne risquent rien [...]. Je n'échangerai pas ma place pour la sienne et dire que toute ma vie ça été comme cela. Même si mes parents ont été extra-bons pour moi.... il y aura toujours un manque entre nous! Enfin je ne vais pas t'emménagions... avec cela... car comme les vieux je me répète! mais enfermé il y a toujours des choses dures à digérer! Et je sais mon bébé que tu me comprends [...]. Le factum de Daoust me redonne une très grande confiance pour notre appel. Je l'ai relu plusieurs fois, c'est du grand Daoust comme toujours ; sais-tu mon bébé qu'un factum comme cela va chercher dans les 5.000 dollars! [...°Il faut que je demande à maître Revon de nous faire parvenir nos casiers judiciaires de France pour voir si rien n'est changé".
Il conclut sa lettre ainsi : "Petite madame aux beaux ongles je pose amoureusement de bros bécot à la source de tes lèvres, dame fontaine où j'aimerais m'abreuver (c'est t'y pas beau ça!). Fais de beaux rêves mon bébé et même si tu donnes de la tendresse!... garde moi un peu de ton amour (sic!)". Il signe "Bibi".
Mesrine et Mercier s'évadèrent du pénitencier de Saint-Vincent-de-Paul le 21 août 1972, avec la complicité de plusieurs autres détenus.
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