REF: 14909

Intéressante correspondance de quatre lettres du sénateur martiniquais Henry Lémery sur l’Europe et le développement de l’Afrique Noire

Henri Lémery (Saint-Pierre (Martinique), 1874/1972)
Député et sénateur martiniquais, ministre de la Justice, puis ministre des Colonies du maréchal Pétain de juillet à septembre 1940. En 1943, il est arrêté et emprisonné à Fresnes.

Type de document : lettres autographes signées

Nb documents : 4 - Nb pages : 5 pp. - Format : In-8

Lieu : Sans

Date : 1966, 1967 et s.d.

Destinataire : à Louis Guitard (1918-2009), avocat, historien et écrivain français et à sa femme, Ginette Guitard-Auviste (1923-2011), journaliste et critique littéraire.

Etat : Bon

Description :

Ensemble de 4 lettres d'Henry Lémery, datant de la fin de sa carrière.

  • Belles lettres à Louis Guitard : il explique longuement sa vision de l'Europe et de la coopération européenne, et rappelle l'idée qu'il avait défendue de l'équipement de l'Afrique Noire en collaboration avec l'Allemagne, au moment du traité de Locarno. "I. L'Europe est le nom et le fait d'une civilisation à base de spiritualisme chrétien qui est celle de toutes les nations de l'espace géographique qui va des frontières de la Russie du traité de Versailles à l'Atlantique - et du Cap Nord à la Méditerranée. II. Cette civilisation est menacée par les Asiatiques conduits par les matérialistes forcenés de la Russie soviétique. Elle ne peut être défendue, préservée et sauvée que par l'effort commun et la coopération de toutes les nations de cet espace géographique. III. Cet effort commun suppose la franche réconciliation de l'Allemagne et de la France [...]. IV. Personnellement, au lendemain du vote du traité de Locarno, j'avais eu l'idée de travailler pratiquement à cette réconciliation. Dans une conférence donnée à Berlin chez Mme Antonina Vallentin et à laquelle assistèrent nombre de membres du Reichtag et des représentants de la banque et de l'industrie, j'avais proposé aux Allemands de s'unir à nous pour l'équipement économique de l'Afrique Noire qui me semblait être la grande tache de l'Europe au 20e siècle. Mon idée fut accueillie avec ferveur à Berlin, qui ne trouva pas d'écho en France où je fus combattu par Pertenax dans l'Echo de Paris et lâché par Briand à qui j'en avais fait part avant de me rendre à Berlin et qui l'avait approuvée. Je me félicite qu'elle soit reprise par la CECA sur un plan plus étroit. V. La coopération européenne ne doit pas être la suppression des patries qui ne sauraient être transformées en provinces [...]
  • À Ginette Guitard : il a souscrit à la "Lettre sans malice à François Mauriac", évoque le "Le Nez de Cléopâtre" de Xavier Vallat, une entrevue avec Francis Carcopino à l'issue d'une séance de l'Académie française, etc.
Deux enveloppes conservées et agrafées aux lettres. En-têtes à son adresse.

450,00

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