Nicole Vedrès disserte sur la difficulté de vivre de l’écriture, surtout pour une femme
Nicole Vedrès (Paris , 1911/1965)Longue lettre de Nicole Vedrès, immobilisée chez elle pour l'été, rue de Furstemberg puis en Bretagne, à La Forêt-Fouesnant, par la volonté de son médecin "ce diable d'homme", qui préconise "une organisation de travail stable au lieu de ces articles, travaux d'un jour à droite et à gauche qui prennent dix fois plus de temps qu'il ne faut si on veut les faire consciencieusement". Elle se trouve finalement en Bretagne "obéissante comme tout. Ne marchant qu'une heure par jour, lisant des lettres pour ne pas me surmener [...]". Elle disserte sur le travail de l'écriture, "il faut toujours faire vite, on dirait que l'époque ne supporte plus un moment de halte" et la difficulté d'en vivre, surtout pour une femme : "Oui, il faut écrire, sinon on devient intoxiqué de ces pensées que l'on a, de ces élans, de cette machine intérieure qui tourne quand même! J'essaie aussi de faire une place à cela au milieu du quotidien, et nous savons que pour les femmes c'est vraiment difficile ou plutôt cela deviendrait facile si les entreprises littéraires étaient rentables et si la famille en profitait quelque peu. Mais hélas... Et tant de gens de talent, de mérite, autour de moi, sont contraints de cesser d'écrire, ou de cesser de le faire librement... faute d'assez de lecteurs... mais cela est un phénomène de toujours, n'est-ce pas? [...]".
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