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Très belle lettre de Berlioz sur l’écriture des Troyens, à son ami le violoniste et compositeur Ernst

Hector Berlioz (La Côte-Saint-André, 1803/1869)
Compositeur.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 3 pp. - Format : In-8

Lieu : [Paris]

Date : [Fin janvier 1857, selon la correspondance]

Destinataire : à son grand ami le violoniste et compositeur Heinrich Wilhelm Ernst (1812-1865)

Etat : Larges déchirures aux pliures sans atteinte au texte ni manque.

Description :

Très intéressante lettre musicale de Berlioz à son ami le violoniste Heinrich Wilhelm Ernst, dans laquelle il est aussi question de ses ennuis gastriques!

"C'est bien aimable à vous d'avoir profité de l'occasion de la poste pour me donner de vos nouvelles!!.. Je suis très exact dans ma correspondance et je réponds toujours à mes amis. Ainsi, soyez tranquille. Je viens d'être fort malade, je ne suis encore qu'à demi rétabli et j'aurais bien besoin de faire comme vous un séjour à Brighton. Mais le moyen?... Il faut gagner sa vie. Je vais m'occuper de l'affaire d'Hallé ; je crois que cela pourra être mené à bien. Les solos de flûte de Boulogne n'ont pas eu de suite aussi fâcheuse que vous avez pu le craindre. La diharrée [sic] n'a duré que six jours".

Puis il évoque son travail de composition de sa "grande partition", son chef d'oeuvre, Les Troyens, opéra grandiose en cinq actes, d'une durée de quatre heures.

"Malade ou non, depuis que je vous ai vu, je n'ai qu'une idée, celle de ma grande partition. J'y travaille tant que je puis et cela avance... lentement... mais enfin nous en verrons la fin, si Dieu me prête encore 16 ou 18 mois d'existence. Je viens de finir le 1er acte (le plus grand des cinq) et le final au 4ème".

Puis il en vient à la future représentation de "L'Enfance du Christ" à Londres, produite par Frederick Beale. "Quant à l'Enfance du Christ, je sais que Beale la fait annoncer à Londres, ainsi que mon arrivée, au mois de mai. Soyez assez bon mon cher Ernst pour voir Beale à ce sujet le plus tôt que vous pourrez et lui en parler sérieusement. Priez le de ma part, de m'écrire quelque chose de précis sur l'époque du 1er concert dans la nouvelle salle, sur les chanteurs qu'il a en vue, sur les moyens qu'il veut prendre pour assurer la fidélité de l'exécution. Je tremble en pensant aux habitudes anglaises pour les répétitions...... Enfin tachez de savoir de fond de sa pensée. Il ne m'écrit jamais que des billets de 10 lignes qui n'ont pu m'éclairer là dessus [...]".

L'Enfance du Christ d'Hector Berlioz fut donnée pour la première fois en .

Le pianiste et chef d’orchestre Charles Hallé (1819-1895) fut un grand ami de Berlioz. Il relata leurs souvenirs communs dans ses Mémoires. Il fut naturalisé anglais et fonda en 1859, c'est-à-dire quelques mois après cette lettre, le "Hallé Orchestra" à Manchester, qui est aujourd'hui le plus ancien orchestre professionnel du Royaume-Uni.

Lettre publiée dans la Correspondance générale de Berlioz, 1855-1859, n °2204, p. 420 (Flammarion, Pierre Citron, 1972).

2900,00

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