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Très belle lettre de Buffon à Guéneau de Montbeillard sur la rédaction de son « Histoire des Oiseaux »

Georges Louis Leclerc comte de Buffon (Montbard, 1707/1788)
Naturaliste, auteur de l'Histoire Naturelle, véritable bible de la connaissance scientifique du XVIIIe siècle, dont la publication, commencée en 1749, ne s'acheva qu'en 1788. Membre de l'Académicien française et de l'Académie des sciences.

Type de document : lettre signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 2 pp. - Format : In-4

Lieu : Montbard

Date : 17 mai 1778

Destinataire : [à son collaborateur et ami Philippe dit Philibert Gueneau de Montbeillard (1720-1785), naturaliste et ornithologue]

Etat : Bon

Description :

Rare et superbe lettre de Buffon à son collaborateur Guéneau de Montbeillard, au sujet au sujet de la rédaction du 5e volume de l'Histoire des Oiseaux. Il y traite des articles concernant de petits oiseaux : mésanges, pics, [sittelles] torchepots et grimpereaux :

Buffon corrige tout d'abord des vers que son ami avait composé à l'occasion d'un sonnet que la comtesse de Grismondi, membre de l'Académie des Arcades de Rome, avait adressé à Buffon.

"Voilà, mon bon ami, vos vers charmants et tels que je voudrais les envoyer. Ne pourroit-on pas au lieu de Poëte substituer l’homme vain, je l’aimerois mieux que héros ; je ne crois pas qu’il y ait rien à changer dans tout le reste ; ce seroit le plus grand dommage du monde de supprimer le beau vers, Variant sans dessein leur céleste langage, car ce vers peint mieux notre nymphe  que tous les autres, et je suis sur qu’elle aimera mieux aussi un portrait précis qu’une peinture un peu plus vague. Au reste, jugés et ordonnés ; j'attendrai votre réponse. Notre Apollon a pensé comme moi qu'il ne falloit rien changer aux trois derniers vers qui sont de sentiment et de toute vérité ; le mot sans dessein y fait des merveilles et les rend d'autant plus honnêtes ; il n'y a que la parenthèse qui peut être choque votre critique trop délicate, mais c'est une petite imperfection pour une très grande beauté.

On m’écrit de Dijon que votre Eloge du Rossignol a été fort applaudi, mais on ne me marque pas si votre tableau des alpes a été lû à la séance académique ; cela valloit mieux sans comparaison que l’ydille qui a terminé la séance ; mais il est vrai qu’elle étoit fait à l’honneur de M. le Prince de Condé et qu’il n’en étoit pas question dans vos alpes.

Vous devez, mon bon ami, avoir déjà reçu la première épreuve de votre article des mésanges, et vous ne pourés mettre dans ce volume que ceux du torchepot et des grimpereaux puisque vous jugés convenable de faire suivre ceux-ci par les pics. Je travaille actuellement à ces oiseaux et je compte qu’ils feront environ 70 à 75 pages ; ainsi pour peu que le torchepot et les grimpereaux soyent étendus ce cinquième volume sera tout aussi gros que les autres.

Mille tendres amitiés et respects à ma chère bonne amie, nous ne nous voyons pas aussi souvent à beaucoup près que mon coeur le désire."

Cette lettre n'était connue que sous forme de fragment et partiellement publiée dans :

  • les Oeuvres de Buffon (établie par Bernard d'Héry. Paris, an XI)
  • Et reprise dans la Correspondance inédite de Buffon (Paris, Hachette & Cie, 1860, lettre CCXVI, pp. 50-51)

 

3900,00

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