Pierre Louÿs organise et surveille la convalescence de son épouse, Louise de Heredia
Pierre Louÿs (Gand, 1870/1925)Ensemble de trois lettres de Pierre Louÿs à Maurice de Fleury, relatives à la convalescence de son épouse, Louise de Heredia, l'une des filles de José-Maria de Heredia.
- 25 septembre 1912. "Cher ami, le docteur Mougeot m'écrit : « C’est surtout son état général qui s’est amélioré. Plus jamais de fièvre, appétit excellent, pas de sueurs, presque pas du toux, très peu de crachats dans lequel on a signalé par exception quelques points rouges". Mais il ajoute que si les signes de bronchite ont disparu, l'induration du sommet persiste, surtout à droite [...]. Je pense que vous aimerez mieux ne pas vous prononcer avant d’avoir vu la malade, mais pouvez-vous au moins me laisser pressentir si ce sera dans le Midi, ou dans un sanatorium isolé ?".
- "Lundi" [20 janvier 1913]. "Cher ami, ne pensez vous pas que vous pourriez envoyer la malade dès maintenant à Arcachon ? J’en ai parlé samedi à Landouzy [le neurologue Louis Landouzy (1845-1917)]. Il m’a répondu que non seulement ce n’était pas impossible, mais qu’il en avait eu la pensée tout d’abord afin d’ obtenir un séjour continu (hiver–été) sans déménagement dans l’intervalle. Le voyage Grasse–Arcachon est très long et très fatiguant. Il faut prendre quatre trains successifs pour l’accomplir… Voulez-vous en parler demain à Landouzy à l’Académie ? Si vous maintenez le projet actuel mes dispositions sont prises pour accompagner la malade toute l’année, mais je voudrais connaître votre réponse demain parce que le départ est proche, et que mon absence sera longue".
- Dimanche 22h. "Cher ami, j’ai été pris de la grippe presque subitement samedi soir vers minuit. Courbature générale et mal à la gorge. Aujourd'hui 38°9 à 5h. C'est peut-être une simple rechute un peu plus forte et je ne voulais vous demander ce soir que vos conseils par téléphone. Aussi n'hésitez pas à remettre votre visite, si demain, jour de consultation, il ne vous est pas facile de venir jusqu'ici".
Il est joint un intéressant courrier du docteur Chauveau (en-tête de la villa George Sand, à Arcachon), à Maurice de Fleury, lui dressant un diagnostic de la santé Mme Louÿs après son arrivée à Arcachon, et lui demandant de faire le nécessaire auprès de Pierre Louÿs pour qu'il laisse son épouse tranquille (20 février 1913, 3 pp. in-8). "Mme P.L. a dû avoir en décembre des accidents réellement graves. Actuellement je trouve surtout de la pleurésie du côté droit avec gros frottements à la base [...]. Malgré l'apparence calme de Mme P.L. j'ai noté chez elle un certain névrotique. La tante que j'ai confessée, m'a avoué que le ménage de Mmr P.L. marchait très mal. Le mari en ce moment envoie, paraît-il, télégrammes sur télégrammes, annonçant son arrivée sur Arcachon, on dirait qu'il veut faire rentrer sa femme à Paris ; la malheureuse en est bouleversée. Si vous avez quelqu'influence que M. P.L., ne pourriez-vous obtenir qu'il laisse sa femme profiter complètement du calme d'Arcachon [...]".
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