Le tragédien Rézicourt lance un ultimatum au Théâtre Feydeau en 1793.
Petit dossier sur les démarches engagées par le tragédien Rézicourt [François Geffroy-Lepoitevin, dit], pensionnaire du Théâtre de la rue Feydeau, pour que celui-ci respecte ses conditions d'engagement. «Lorsque vous m'avez engagé, c'était pour jouer la comédie et l'opéra. Votre entreprise a été fondée sur la réunion de ces deux genres. Vous n'aviez jamais cessé de les avoir à l'époque de notre traité, ce traité m'oblige à les jouer tous deux [...]. Cependant, il paroît que vous renoncez tout à fait à la Comédie et je me vois forcé de vous faire à cet égard mes justes réclamations. Si ma carrière théâtrale devoit finir avec mon engagement, je sacrifirois volontiers mon amour propre et ma réputation d'acteur à votre manière de voir, mais mon état dépend de cette réputation et vous ne pouvez justement me ravir l'un et l'autre [...]. On m'offroit à Pasques dernier 12.000 # ; et de payer un dédit considérable. Auroit-on fait cette offre à un acteur qui n'eût pas joué la comédie depuis six ans ? Me la feroit-on encore dans 6 ans si j'étois tout ce temps sans la jouer ? L'administration me fit manquer cette place ; elle exigea l'exécution de mon engagement, en protestant que, de son côté, elle en remploroit fidèlement les clauses. Vous aviez ce droit, MM., et je ne m'en plaignis pas. Mais vous n'avez pas celui de me faire perdre mon état, en me condamnant à une inaction mortelle pour mon talent et ma réputation. La Comédie n'est pas un art que l'on puisse exercer et cultiver seul ; en m'engageant pour la jouer, vous avez contracté l'obligagtion de m'en fournir les moyens [...]». Miramond, le secrétaire général du Théâtre Feydeau lui répond que le Théâtre fera tout pour le satisfaire. «Vous pouvez d'ailleurs vous en rapporter à son intérest qui se trouve tellement lié avec le vôtre qu'elle ne pourrait, sans nuire à l'entreprise, négliger les moyens d'offrir le plus avantageusement possible au Public un acteur d'un talent aussi distingué [...]». Le troisième document est le brouillon de la requête engagée par Rézicourt auprès des autorités judiciaires, pour que le Théâtre Feydeau mette de nouveau à son répertoire des comédies et non plus seulement des opéras.
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