Le peintre orientaliste Théodore Frère part pour l’Egypte.
Théodore Frère (Paris, 1814/1886)Théodore Frère informe son ami, qui se trouve au Caire, qu'il a commandé pour lui un cadre «pareil à celui de votre soleil couchant» et qu'il va lui expédier. Il doit, lui aussi, se rendre en Egypte et le met à contribution de quelques renseignements. «Je pars par le premier courrier de novembre pour l'Egypte, je ne sais où je reposerai ma tête. Je voudrais bien que ce fut à l'hôtel d'Orient. J'y ai mes habitudes depuis de longues années et je suis très inquiet, est-il remis sur ses pattes ? Ou le sera-t-il au mois de novembre ? Voilà ce que je voudrais savoir [...]. Je tiens à ma grande chambre où je suis bien pour travailler [...]». Il répond sur le ton de la dérision aux ennuis de son ami. «Hélas, c'est la vie, au Caire, comme ailleurs, cela me rappelle une définition de l'existence par je ne sais quel philosophe de l'antiquité. C'est, disait-il, une énorme tartine de merde dans laquelle on mord chaque jour une bouchée. Vous aurez été trop gourmand et vous en aurez eu plusieurs bouchées à avaler à la fois ; espérons qu'il en restera moins à l'avenir. Dieu est grand et le petit bey le deviendra [...]». [Après un voyage au Moyen-Orient initié en 1851, Théodore Frère installe un atelier au Caire, en 1853, et devient le peintre de la cour ; le vice-roi d'Égypte le fait bey].
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