Important manuscrit sur les coutumes serbes et le vampirisme.
Henri Louis Alphonse Massieu de Clerval (1820/1896)Important ensemble de notes prises par Massieu de Clerval, lors de sa mission scientifique en Bosnie et Serbie, classées par ordre alphabétique, sur les traditions, coutumes et légendes serbes. «Hagel. Grande grêle. Quand la grêle tombe, beaucoup portent devant leur maison la table à manger avec des cuillères, quelques uns aussi, une chaise raccourcie, quelques uns (dans le Gsbalj) jettent sur la terre une branche enflammée de laurier ou une pelletée de charbons ardents, quelques uns aussi déchargent leurs fusils, et tout cela pour faire cesser la grêle [...]». Figurent, en particulier, des notes sur le vampirisme. «On appelle vukadlak un homme dans le corps duquel 40 jours après sa mort (d'après les dires populaires) entre un certain esprit diabolique et le fait revivre ([mot serbe en cyrillique] se vampirise). Ensuite le vampire sort la nuit du tombeau et étouffe les gens dans les maisons et boit leur sang. Un honnête homme ne peut pas se vampiriser, à moins que par-dessus de son cadavre ne vole quelque oiseau ou que quelque autre animal ne passe sur lui. Les vukadlaks se manifestent surtout l'hiver, de Noël à l'Ascension. Quand il advient que beaucoup de gens meurent dans un village, alors, on commence à dire qu'il y a un vukadlak dans le cimetière (et quelques personnes se mettent à raconter qu'elles l'ont vu quelque part la nuit avec un linceul sur les épaules), et on commence à chercher qui a pu se vampiriser. Quelques gens tiennent un poulain noir sans taches, le conduisent sur le tombeau dans lequel on craint qu'il n'y ait un vampire ; on dit en effet qu'un tel poulain ne veut ni n'ose passer par-dessus un vukadlak. Si on est persuadé qu'un tel est le vampire, on s'accorde pour le déterrer, alors tous les villageois se réunissent avec un épieu d'aubépine [...]. Ensuite, ils creusent la tombe et s'ils trouvent que le cadavre n'est pas encore pourri, ils le percent avec ce épieu d'aubépine, puis le jettent au feu et le brûlent [...]. En temps de disette, on voit souvent le vukadlak auprès des moulins à eau, des greniers à grain [...]. Il peut passer par le plus petit trou. Aussi, est-il inutile de fermer sa porte [...]».
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