Belle correspondance de 9 lettres de Maurice Chevalier à Mireille.
Maurice Chevalier (Paris, 1888/1972)Belle et intéressante correspondance de Maurice Chevalier à Mireille, qui avait connu ses premiers succès en interprétant ses compositions. De Miami, il se dit très touché des quelques lignes d'Emmanuel Berl à son égard, qui l'incitent à continuer son travail d'écriture car "il m'arrive trop souvent de douter de mon stylo" ; il évoque sa tournée américaine qui "se poursuit splendidement mais je ne fais tout de même que penser aux journées que je passerai cet été chez moi - à La Louque - où vous et Mireille serez toujours les bienvenus pour déjeuner en devisant sur la bonté des hommes. J'ai déjà travaillé sur "La Marquise" [...]". La conversation s'engage autour de ce fameux titre "Je viens d'épouser la marquise", parole de Jean Nohain et Maurice Chevalier sur une musique de Mireille. "Vous n'avez qu'à décider avec Jean Nohain où vous voulez voir notre new baby élevé. Comme au fond, je n'ai totale confiance en aucun éditeur, faites ce que vous pensez être le mieux [...]. Nouvelle inattendue. Notre "Je viens d'épouser la marquise" donne des signes inquiétants de non contact. Je l'ai chantée devant des groupes différents d'amis et les réactions ont été chaque fois négatives. Mon intention est de, tout de même, l'essayer un jour en public. Têtu". Il évoque encore d'autres titres de leur collaboration. "Le Vicomte électrise les Anglais comme un autre royal "Duke". On va le rendre classique puisqu'il le mérite. J'ai déjà à peu près mis au point Monsieur Hibou, sur laquelle je mise de sérieux espoirs pour mon prochain coup à Paris - au Théâtre des Champs Elysées - Ne lui donnez pas trop d'essor pour qu'il sente encore le frais la saison prochaine. Retenez-le, il pourrait très bien être un de mes clous et se fixer en profondeur. Si, par chance, avec Nohain, il vous arrivait une idée percutante de soleil, n'oubliez pas votre fidèle interprète et ami [...]". Il annonce son départ pour Nice où il doit tourner un film, et son désir de retravailler "Rive Gauche" à laquelle il croit beaucoup. "Si, Dame Inspiration voulait bien vous envoyer, à mon service, l'équivalent d'un Vicomte 56 ou d'Un p'tit air, je ne vous cache pas que j'aurais une grande joie à servir ça, tout chaud, aux Parisiens à la rentrée [...]. Je voulais vous dire que "Qu'est ce qui r'vient" et "Rive gauche" sont de première. Si on pouvait "comiquiser" Les Lapons rapidement cela me ferait le coup de trois Mireilles pour ma rentrée [...]". Il est joint le tapuscrit de "Je viens d'épouser la marquise, chanson sketch" (4 pp. in-4) avec cette note en marge signée par Maurice Chevalier : "Voici, chère Mireille, le numéro au point. Je vous demande de ne le faire lire qu'aux intéressés immédiats, à cause des faucheurs d'idées. Maurice".
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