Longues lettres de Tristan Bernard à Robert de Flers après son élection à l’Académie.
Tristan Bernard (Besançon, 1866/1947)Dans une longue lettre de 3 pp. in-4, d'une écriture dense, Tristan Bernard félicite chaleureusement son ami Robert de Flers pour son élection à l'Académie française en juin 1920, tout en critiquant la vénérable institution qui préfère parfois les politiques aux écrivains : « C'est pour cette raison qu'après avoir fait aux Lettres françaises et à elle-même l'honneur de vous admettre dans son sein, l'Académie a pensé que c'était assez pour ce jour-là, et qu'elle a accordé très peu de voix à l'admirable poète Paul Fort. Je sais bien qu'il a toujours pour lui toutes les voix jeunes, attendries, enthousiastes qui redisent par coeur et par l'allégresse de leur coeur ses harmonieuses ballades, mais ces voix-là n'existent pas encore pour l'Académie, même comme voix consultatives. [...] Mon cher Robert, ils vous ont élu à l'Académie parce que les écrivains qu'il y a chez eux leur ont dit ce qui était à savoir, que vous avez écrit des comédies pleines d'esprit et de charme, des critiques émouvantes de justesse et de subtilité... Mais on ne leur a pas tout révélé. Et maintenant que l'élection est faite, qu'il n'y a plus à y revenir, nous pensons, nous vos amis qui vous connaissons bien, proclamer que vous êtes un esprit très indépendant, bien que vous n'en fassiez pas profession. » L'un des grands succès de Robert de Flers au théâtre avait été sa comédie L'Habit vert (co-écrite en 1913 avec Gaston Arman de Caillavet), dans laquelle il raillait les Immortels. L'autre lettre est relative à Guillaume Wolff, secrétaire de Tristan Bernard, de nationalité allemande, qui aimerait être naturalisé français : « Wolff est revenu en France il y a quelques mois. Il sollicite à nouveau la naturalisation. Il voudrait vous voir pour vous exposer sa situation. Vous pouvez le recevoir d'une façon bienveillante, c'est moi qui vous le dis. »
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