Deux belles lettres avec poèmes du dramaturge Paul-Philippe Gudin de La Brenellerie.
Paul-Philippe Gudin de La Brenellerie (Paris, 1738/1812)Dans ces deux belles lettres à une Comtesse, le dramaturge Paul-Philippe Gudin de La Brenellerie témoigne d'un esprit poétique remarquable. Évoquant une pièce de théâtre, il note : « Cela m'a rappelé, à moi compilateur de vieilles histoires, que jadis de jeunes gens de Mégare enlevèrent une courtisane d'Athènes, et que ce bel événement produisit une guerre de trente années ; mais comme le monde se perfectionne de jour en jour, et que nous sommes bien plus sages que les Grecs, je suis persuadé qu'il n'y aura pas seulement une guerre de deux jours pour le rapt de cette nouvelle Hélène. » Il cite ensuite l'un de ses poèmes : « Dans les temps fortunés de ma folle jeunesse / Où je m'alimentais de fables de la Grèce, / J'obtenais quelquefois un sursis des neuf soeurs / Mais elles sont comme les Grâces / Rarement un vieillard en obtient les faveur. [...] » Plus encore, il compose pour la Comtesse de longs vers : « Lorsque j'ai vu le temps enlever ma jeunesse / J'ai pris, sans différer, mon brevet de vieillesse / J'ai perdu mes plaisirs, mes plus doux sentiments, / Mais avec eux aussi j'ai perdu mes tourments. [...] » On joint : le catalogue manuscrit des ouvrages de M. Gudin, établi après sa mort (Lothaire et Valrade, Caïus Marcius Coriolan, Discours en vers sur l'abolition de la servitude dans les domaine du Roi, Supplément au Contrat social de Jean-Jacques Rousseau, L'Astronomie poème en trois chants, La conquête de Naples sous le règne de Charles VIII, Contes, etc.). On joint également une Notice sur M. Gudin par Dupont de Nemours (tiré à part du Mercure de France, 7 mars 1812, in-8 en feuilles, 8 pages, édition originale). Rare ensemble.
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