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1809-1813 : très intéressante correspondance de 24 lettres de l’aide camp de Murat, depuis Naples

Charles Marie Alexandre Prévost D'Arlincourt (Magny-les-Hameaux, 1787/1864)
Officier français. Il fut garde d'honneur de l'Empereur (1806), écuyer de la Grande Duchesse de Berg, officier d'ordonnances du Roi de Naples (1809), commandant de la gendarmerie de la Garde à Moscou (1812), colonel des cuirassiers de la Garde (1813). Frère du grand écrivain romantique Charles Victor Prévost D'Arlincourt.

Type de document : lettres autographes signées

Nb documents : 24 - Nb pages : 69 pp. - Format : In-4 et in-8

Lieu : Naples et Paris

Date : 1809-1813

Destinataire : Jeanne Gourgon de Précy

Etat : Bon

Description :

Ensemble de 24 lettres du Baron Charles d’Arlincourt, officier d'ordonnance puis aide de camp du roi de Naples (Murat), adressées à sa mère, Jeanne Gourgon de Précy (1749-1813).

Ecuyer de la princesse Caroline (1808), capitaine et officier d'ordonnance du roi de Naples (1809), puis aide camp du Roi, colonel des cuirassiers de la Garde Napolitaire (mars 1813), il participe à la campagne de Russie est promu maréchal de camp commandant les cuirassiers de la Garde (janv. 1815). Son épouse Athénaïs fut dame d'honneur de la reine Caroline, à Naples.

Très intéressante correspondance. Son épouse est de nouveau enceinte et il s’en désole. "Il faudra que je me sépare d’elle pour ne plus en avoir encore, si cela est un gros garçon je m’en consolerai, mais si c’est une fille je la jetterai dans la mer ou je vous l’enverrai dans une boëte bien cachetée […]. La reine me fait appeler pour aller à Portici par mer […]". "Nous avons un carnaval extrêmement joyeux et fatiguant, ce ne sont que bals masqués et paris mais moi cela ne m’amuse pas beaucoup […]. Ma femme va beaucoup au bal et elle s’amuse beaucoup, mes petites se portent à merveille et sont vraiment jolies […]. Le Roi et la Reine les aiment beaucoup […]". Il commente les pérégrinations de son frère Victor en Espagne, évoque le départ du Roi pour Paris, son désir d’investir dans une propriété et ses démarches pour y parvenir, et relate les événements à Naples. "Vous devez savoir les événements qui viennent de se passer à Naples. Le ministre de la Guerre et le grand maréchal viennent d’être destitués et s’en retournent en France. Vous devez croire quel train cela a fait ici […]". Il évoque son séjour à Paris avec la Reine Caroline, ses différentes nominations, etc. "Le voiage de l’Empereur est remis pour ce qui regarde le retour au 10 ou 12 de novembre, ainsi je présume qu’il n’y aura pas de voiage de Fontainebleau, ou s’il y en avoit, il seroit extrêmement court. D’un autre côté, S.M. la Reine m’a fait entrevoir dans une conversation que j’ai eu l’honneur d’avoir avec elle, qu’au retour de S.M. elle pourrait avoir des dépêches très intéressantes à faire porter au Roi, et que ce serait moi […]". De retour à Naples, il a retrouvé sa famille en bonne santé. Mde de Rocquemont venait de recevoir de S.M. le Roi pour ses étrennes le portrait de S.M. entouré de 24 superbes et gros diamants. C’est un cadeau superbe, ma femme a aussi reçu plusieurs robes et manteaux de cour […]. Il y a eu le jour même de notre arrivée à Naples, une éruption magnifique du Vésuve qui a duré 48 heures. Je n’en avais jamais vu une aussi forte […]. Mr le gal Excelmans part ce soir pour Paris. Il va dit-on chercher la Reine. Il peut se faire que vous me revoiez bientôt surtout si il reste aux couches de sa femme alors je partirai de suite […]". Il donne des instructions pour aménager son château dans le bordelais, en particulier pour le chai. De retour de Russie, il donne de ses nouvelles. "Vous avez dû apprendre par le Moniteur la mort du gal de division Dery [Pierre César Déry (1768-1812)], capitaine des gardes du Roi. C’est ce même officier à qui dans une affaire devant Vitepsk, j’ai rattrapé et rendu son cheval de dessus lequel il avait été culbuté à côté de moi dans une charge de cavalerie. Victor le connaissait un peu […]". Il annonce sa nomination de "Major dans la garde nationale du corps que je commande […]. L’Empereur est à Paris. Si vous y êtes, tâchez de donner un coup d’épaule pour que ma nomination de baron se décide […]. Vous savez que S.M. le Roi par décret du 29 du mois dernier vient de me nommer colonel du régiment des cuirassiers de sa garde qu’il vient de créer. C’est mon ancien corps qui en est le noyau, ce régiment vient d’être porté à 800 chevaux, et ce nouveau grade me donne le rang de général de brigade dans la ligne […]. Reste à vous dire que si je suis parvenu à un aussi haut rang militaire en si peu de tems, la fatigue, le mal et surtout le travail ne m’a pas manqué, sans compter les dangers. Mais mon étoile est heureuse. Jusqu’à présent Dieu me préserve et me soutient. Que j’attends avec impatience le moment où je pourrai vous raconter toutes les choses qui me sont arrivées depuis un an […]". Mais ce moment n’arrivera pas, sa mère décède quelques semaines après cette dernière lettre, le 4 juillet 1813.

On joint la correspondance en retour de sa mère Jeanne Gourgon de Précy d’Arlincourt (1749-1813), veuve du fermier général guillotiné en 1794 avec Lavoisier. 49 L.A.S. à son fils Charles, à Naples, écrites du château de l’Épinoy (Moreuil, Somme), de 1806 à 1813, formant plus de 120 pages, la plupart in-4. Passionnante correspondance, très dense, qui permet de suivre le parcours de chacun des membres de la famille, en particulier du frère de Charles, le futur poète romantique, le vicomte Victor d’Arlincourt, à cette époque à l’armée d’Espagne, puis comme écuyer de Madame Mère. On joint également une lettre à son frère. "Je vous apprends donc que l’Empereur vient de le nommer premier écuyer de son altesse impériale et royale la princesse Caroline grande duchesse de Berg […]".

Quelques en-têtes « Mr Charles d’Arlincourt écuyer de Sa Majesté la Reine des Deux-Siciles, chevalier de l’Ordre Royal » ou « Royaume des Deux-Siciles – Garde Royale – Gendarmerie d’élite ». Quelques adresses au dos.

4200,00

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