REF: 11948

Le cuivrage des fontaines monumentales de la Concorde par Léopold Oudry

Léopold Oudry (/)
Chimiste français du XIXe siècle. Il créa un atelier électrochimique à Auteuil qui permettait de cuivrer de grandes pièces de métal ; il obtient le cuivrage de tous les objets et monuments en fonte de la ville de Paris, dont les fontaines de Vénus, de Diane et des Quatre-Saisons sur les Champs-Elysées, ainsi que les deux fontaines monumentales de la place de la Concorde ; la ville de Paris lui commanda alors tous les candélabres pour l’éclairage au gaz de la ville ; il avait mis au point une peinture spéciale, à base de sulfate de zinc, permettant de réaliser la galvanisation et qui donnait un aspect émaillé au plâtre.

Type de document : lettres autographes signées

Nb documents : 9 - Nb pages : 14 pp. - Format : In-8

Lieu : Auteuil

Date : 1858-1864

Destinataire : L'abbé Moigno (1804-1884), mathématicien et vulgarisateur scientifique

Etat : Bon

Description :

Rares et passionnants documents relatifs au cuivrage de monuments importants de la ville de Paris, et à son usine d'Auteuil.

En 1854, Léopold Oudry créée un atelier électrochimique à Auteuil qui permettait de cuivrer de grandes pièces de métal ; il obtient le cuivrage de tous les objets et monuments en fonte de la ville de Paris, dont les fontaines de Vénus, de Diane et des Quatre-Saisons sur les Champs-Elysées, ainsi que les 2 fontaines monumentales de la place de la Concorde ; la ville de Paris lui commande alors tous les candélabres pour l’éclairage au gaz de la ville ; il avait mis au point une peinture spéciale, à base de sulfate de zinc, permettant de réaliser la galvanisation et qui donnait un aspect émaillé au plâtre.

Belle correspondance sur son travail sur les monuments parisiens, l’intérêt manifesté par de Napoléon III pour ses inventions et son usine, et le développement considérable de son activité.

« Rien de nouveau pour mes affaires. Calme plat. Aucune nouvelle de Mr le Baron Sérurier. Serait-il absent ou malade ? Je le crains car il m’a toujours témoigné beaucoup d’intérêt et je ne puis croire à de l’indifférence de sa part […] ». 1861, sur le cuivrage des deux fontaines monumentales de la Concorde. « Auriez-vous l’obligeance de dire à Mr Delacroix à qui, de mon côté, j’écris aussi, de vouloir bien prier ces messieurs de la Société d’encouragement de venir jeudi après-midi, visiter dans leurs bains les dernières grandes pièces de la 2ème fontaine. Le lendemain matin, il serait trop tard, toutes seront retirées des bains : quant à samedi, c’est mon jour de grande paye et je n’aurai pas le temps de faire voir mon usine à ces messieurs […]. Je commencerai le lundi 22 le remontage de la 2ème fontaine, et ce, sans interruption, si le temps le permet […] ». Février 1865. « Jeudi dernier, l’Empereur est venu encore visiter l’usine et les bas-reliefs de Constantin ; prière de ne pas parler de cette visite si le Moniteur est muet ; le contraire pourrait me faire du tort ». Juillet 1864. « Avec mon autorisation, dites-vous, vous mettez ma peinture au cuivre galvanique au programme de votre séance du 14 ct. Pourquoi seulement la peinture au cuivre laquelle n’a aucun sens sans l’huile E. M. qui lui sert de véhicule et qui sera d’un emploi bien autrement important pour les peintures ord. des bâtiments que la peinture de bronze avec la poudre de cuivre galvanique ! […] ». Août 1864. Il attend la visite de l’Empereur et part à Rouen effectuer la peinture des candélabres. « Je viens, à force d’essais depuis près d’un an, de découvrir enfin non pas la pierre philosophale, mais une nouvelle huile électro-métallique qui vaut mes n°1 et 2 et qui coûte moins cher que l’huile de lin ord. et les essences. Je vends cette huile 115 f. l’hectolitre hors Paris ; 135 f. dans Paris, et si je ne m’abuse, dans un an, je pourrai à peine à suffire aux demandes. Il est vrai de dire que j’y gagne fort peu, environ 6%, mais patience, petit bonhomme deviendra grand […] ». oct. 1864, après sa visite à l’Empereur. « Dès le matin, l’Empereur m’a fait demander à St-Cloud, et ce n’est qu’à 2 heures que j’ai pu voir Sa Majesté. C’était pour le cuivrage de deux aigles gigantesques en fonte, et pour diverses autres pièces de travaux. L’Empereur a été plus affable que jamais : j’ai l’espoir de le revoir sous peu de jours […]. L’Empereur est animé de la plus grande bienveillance à mon égard, et je ne sais comment reconnaître tant de bontés. Je ne sais pas encore les projets de l’Empereur en faveur de mon industrie, mais je crois, d’après certains demi-mots, qu’il désire m’être souverainement utile ». Ils firent ensuite une promenade dans les jardins. « A diverses reprises, confus de ma liberté grande, je voulus, pendant cette promenade d’un quart d’heure, retirer mon chapeau, mais, chaque fois, l’Empereur s’y opposa. Et pourtant, je l’avoue, j’étais fort mal à l’aise d’être obligé de rester couvert ». Il évoque enfin la vente de ses huiles. « Mes huiles n°3 vont grand train : hier seulement, j’en ai vendu 11 hectolitres, aujourd’hui 6 hectolitres, plus pour 2800 f. de peinture au cuivre […] ».

On joint 4 coupures de presse sur les fontaines de la Concordes restaurées par Oudry et la visite de l’Empereur aux usines d’Auteuil.

En-têtes imprimés de l’Usine électro-métallurgique d’Auteuil.

Vendu