Albert Béguin évoque Bloy, Aragon, Péguy, Claudel, etc.
Albert Béguin (La Chaux-de-Fonds, 1901/1957)Deux lettres autographes signées de l'écrivain et éditeur suisse Albert Béguin.
Belles lettres sur les Cahiers du Rhône, revue qu'il créée en 1942 pour soutenir la lutte des écrivains français durant l'Occupation.
« [...] J'essaie de vous faire parvenir ceux des cahiers que vous n'avez pas eus. Les deux Aragon d'abord, et puis les deux qui portent ma signature. Je tenais beaucoup à vous les faire lire, parce que, le premier surtout, sorte de propagande de mon entreprise, je les ai écrits uniquement à l'intention des amis français dont je suis séparé. Mon «Péguy» n'est qu'une esquisse, que dépasse largement en importance celui d'André Rousseaux (avec qui je me suis beaucoup lié durant mes voyages à Lyon et dans la Drôme, l'ayant connu au moment où je cherchais, en quarante, qui pourrait me donner de vos nouvelles. J'achève ces jours-ci mon livre sur Bloy. Edmond Jaloux et ce pauvre Chenevière me reprochent amèrement de n'avoir pas plutôt poursuivi mes travaux de traducteur et d'introducteur d'un esprit étranger qu'ils admirent plus que jamais... Moi, j'ai tourné le dos à tout cela. Impossible ! [...] Hélas on ne peut pas ici être beaucoup plus direct qu'ailleurs, et il est devenu nécessaire d'écrire parfois en filigrane pour pouvoir imprimer. Sans compter que la plupart des auteurs vivent en France, et que d'ailleurs tous nos cahiers sont soumis à une double censure [...]. Ici, point d'écho, on n'ose plus se prononcer depuis qu'il n'y a plus de critique parisienne [...]Seul témoignage très enthousiaste avant le vôtre, celui du vieux Claudel. En voilà un qui tient bon ! [...]». Il réclame également quelques exemplaires de la Revue de Paris du 1er juin 1938 dan lequel avait paru un article de lui "[...] je reçois un mot de Claudel, qui veut bien se dire enchanté de mon amitié".
Vendu