Antoine Fizes soigne la vérole et le chancre
Antoine Fizes (Montpellier, 1689/1765)Ensemble de quatre lettres du médecin Antoine Fizes, contenant des prescriptions médicales. Les courriers sont adressés à Pierre de Rozel, magistrat victime de maux embarrassants. Ce dernier avait acheté l'hôtel de Rozel, en 1759, à Nîmes.
Passionnants courriers médicaux, détaillant les traitements contre la vérole, le chancre et le rhume.
-28 octobre 1762 : "Puisque Mr. le Consultant après un coit impur fut attaqué au mois Décembre dernière de chancre et de phymosis, il n'est pas douteux que des lors il n'eut pris la vérole. [...] Aussi le virus vérolique se demonstre chez M. le Consultant, bien évidement par les ulcères placés en différents parties de la bouche, qui encore est bien mal traitée par un état de rougeur inflammatoire surtout vers le fond et par l'excrétion d'une salive acre, qui irrite continuellement toute la cavité de la bouche. Mais outre que M. le Consultant est atteint de la vérole, il a encore le sang chargé d'acrimonie, qui est démonstrée par son tempérament vif, et par l'acrimonie de sa salive [...]". Il mentionne le tempérament vif du malade, lui fait une saignée et prescrit quarante bains "ny trop chaud ny trop froid", le matin à 8h et le soir à 5h avec absorption de lait de vache sucré puis de soupe au gras. "on prendra quelques biscuits sans amendes, ou quelques compotes de pommes ou de poutres à demi sucre. On ne boira que de l'eau tant soit peu rougie de bon vin". Le malade devra également se laver la bouche avec des décoctions de feuilles de violettes.
Au verso de second feuillet, sur la moitié verticale de la page, un calendrier manuscrit intitulé "Régime depuis 29 9bre 1762". Suivent la date de chaque jour avec les mots "saignée", "purgation", "bain", "lait", volaille", "mouton", etc.
-20 décembre 1762 : Fizes constate que le traitement a été commencé un mois après sa prescription, il lui recommande un chirurgien à Montpellier et détaille les honoraires de ce dernier. Il enjoint son patient de se tenir scrupuleusement à ses ordonnances.
-29 décembre 1762 : leurs réponses se sont croisées, son correspondant se trouve enrhumé et c'est là la priorité. Pour en guérir, il liste à nouveau un grand nombre de soins et de bains et termine la lettre par des voeux pour la nouvelle année. Adresse au verso du second feuillet avec marque postale et trace de cachet.
-28 février 1763 : ce deuxième courrier atteste de la guérison partielle du patient, se voyant donc prescrire une autre longue liste de traitements divers et excentriques.
On joint la lettre du fameux chirurgien montpelliérain qui hébergea le patient pour le soigner. Adresse au verso du second feuillet avec marque postale et trace de cachet. Déchirures et manques.
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