REF: 14642

Arsène d’Arsonval veut soutenir et défendre Edouard Branly sans servir Victor Popp

Arsène d'Arsonval (La Porcherie, 1851/1940)
Médecin, physicien et inventeur français. Il inventa notamment le galvanomètre et le premier téléphone agréé par les PTT.  

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 4 pp. - Format : In-8

Lieu : Juvisy-sur-Orge

Date : 9 juin 1905

Destinataire : "Madame"

Etat : Bon

Description :

Intéressante lettre d'Arsène d'Arsonval sur la collaboration entre Edouard Branly et l'industriel Victor Popp :

"[...] J'estime beaucoup Branly et ses travaux en général et je me suis toujours mis du côté de ses défenseurs. C'est vous dire que je suis tout prêt à dire en public ce que je pense et ce que je dis en particulier. Seulement je voudrais être sûr avant de m'engager à parler au Trocadéro qu'il s'agit d'une conférence d'ordre exclusivement scientifique et qu'il n'y aura pas derrière Branly un Popp quelconque. Entre nous et très confidentiellement Branly s'est laissé exploiter, lui et son nom, par l'industriel en question pour la télégraphie sans fil. Cela a fait très mauvais effet et dans le monde scientifique et dans le monde industriel. On a été très surpris de voir accolés ensemble les noms de Branly et de Popp. Je vous dis ça très confidentiellement parce que je voudrais beaucoup être utile à Branly. Et lui rendre justice [...]".

D'Arsonval évoque ensuite un précédent : une conférence au Trocadéro donnée par Branly "sur la télégraphie sans fil pour une oeuvre à laquelle le docteur Roux, Sully Prudhomme et moi prêtions notre appui [...]. C'est Popp ce jour-là qui bénéficiait de cette publicité. J'en ai été un peu ennuyé [...]".

Edouard Branly avait reçu en 1900 un prix pour la découverte du principe de la télégraphie sans fil et était devenu très célèbre. L’industriel Victor Popp, ingénieur d'origine autrichienne, qui avait obtenu de la ville de Paris plusieurs concessions (pour distribuer l'heure pneumatique à domicile, pour les horloges électriques de Paris, puis pour la distribution du courant électrique dans une partie de la ville, etc). Tous deux intéressés par les succès de l’autre, Branly accepta de devenir directeur du comité technique de la Société française des télégraphes et téléphones sans fil, créée par Popp en 1901. Ce fut le début de leur collaboration. Elle s'arrêta en 1903 lorsque Popp fut condamné lors du procès contre la société Branly-Popp, qui fut mise en faillite.

Papier à en-tête de la Chaire de Médecine du Collège de France.

Vendu