REF: 15321

Beau poème autographe signé d’Alfred de Vigny, tiré de « La Maison du berger »

Alfred de Vigny (Loches, 1797/1863)
Romancier et poète français. Membre de l'Académie française (1845).

Type de document : manuscrit autographe signé

Nb documents : 1 - Nb pages : 1 p. - Format : In-4 oblong

Lieu : S.l.

Date : "Janvier 1848"

Destinataire : Sans

Etat : Déchirures sans manque, restaurées et consolidées au dos

Description :

Quatre strophes tirées d'un des plus célèbres poèmes d'Alfred de Vigny, chef-d’œuvre de la poésie romantique.

Le poème est intitulé "Les chemins de fer". Vigny précise : "Fragment de La maison du Berger. Poëme". Il correspond aux quatre derniers septains du premier poème ("Lettre à Éva") de La Maison du Berger, paru pour la première fois le 8 juillet 1844, dans La Revue des Deux mondes.

[On se rappelle qu'en mai 1842, le premier accident de chemin de fer fit plus de 50 morts (dont Dumont-d'Urville et sa famille) et 100 blessés. Cette catastrophe frappa les esprits. Vigny déplore que la modernité nuise au plaisir du voyage et rapetisse le monde.]

"1. Evitons ces chemins. - Leur voyage est sans grâces / Puisqu’il est aussi prompt, sur ses lignes de fer / Que la flèche lancée à travers les espaces / Qui va de l’arc au but en faisant siffler l’air. / Ainsi jetée au loin, l’humaine créature / Ne respire et ne voit, dans toute la nature / Qu’un brouillard étouffant que traverse un éclair.

2. On n'entendra jamais piaffer sur une route / Le pied vif du cheval sur les pavés en feu ; / Adieu, voyages lents, bruits lointains qu'on écoute / Le rire du passant, les retards de l'essieu / Les détours imprévus des pentes variées / Un ami rencontré, les heures oubliées / L'espoir d'arriver tard dans un sauvage lieu

3. La distance et le temps sont vaincus. La science / Trace autour de la terre un chemin triste et droit. / Le Monde est rétréci par notre expérience / Et l'équateur n'est plus qu'un anneau trop étroit. / Plus de hasard. Chacun glissera sur sa ligne / Immobile au seul rang que le départ assigne, / Plongé dans un calcul silencieux et froid.

4. Jamais la Rêverie amoureuse et paisible / N'y verra sans horreur son pied blanc attaché ; / Car il faut que ses yeux sur chaque objet visible / Versent un long regard, comme un fleuve épanché, / Qu'elle interroge tout avec inquiétude, / Et, des secrets divins se faisant une étude, / Marche, s'arrête et marche avec le col penché".

Belle et grande signature.

Pléiade, Oeuvres complète, tome 1, p. 178.

 

3500,00

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